Type your search keyword, and press enter

28 nov – gorges de Vésubie (2/4)

Après la migraine d’hier, difficile de se remettre en route. Une seule journée semble suffire pour bousculer la routine randonniènne. Ce matin, je retrouve la voiture recouverte de givre. Les températures ont baissées de façon significative depuis quelques jours. Elles descendent sous le zéro durant les nuits et me permettront d’éprouver mon matériel de couchage. Les gorges de Vésubie ne sont pas loin et c’est une petite rando sportive qui correspond tout à fait à ce qu’il me faut aujourd’hui.
Quelques passages aériens et toujours soleil & beau temps feront de cette marche une bonne remise jambe.

26 nov – circuit de Mangiarde (2/4)

Rando qui alterne forêt et paroi rocheuse. J’y rencontre nos amis les chasseurs décorés en orange fluo. J’ai un coupe-vent de la même couleur mais portant une polaire bleue, je me dis qu’il doit y avoir peu de chevreuils bleus dans la région et prends le risque de me faire décoiffer par quelques plombs perdus.

Cette journée marque surtout la rencontre de 4 randonneurs de la région : le couple Marjorie & Philippe, la belle Nadine, ainsi qu’Éric qui se recoud à l’Opinel quand une pierre lui tombe sur le bras ! On sympathise et on finit par grailler ensemble au bord d’une falaise belvédère où l’on trouvera panorama, soleil, chaleur (légèrement frappée d’un vent froid), et sieste (pour certains). Dans tous les groupes de randonneurs, la règle veut qu’il y ait toujours une et une seule écolo… qui se fera régulièrement chambrer par les autres. Et ce sympathique groupe ne fait pas exception à la règle…;)
Nous effectuons les dernières descentes en mode « trail », en courant donc, et même en courant bien. Heureusement, je n’ai pas été ridicule.

A la vue de mon hôtel-voiture moins 3 étoiles, mes 4 nouvelles rencontres aux chaussures montantes compatissent (pourtant depuis mon matelas gonflé, mon lit est très confortable et ne m’en plains jamais) au point que Marjorie & Philippe m’invitent à dormir chez eux. Repas chaud, douche et lit pour moi ce soir. Je les remercie encore.

25 nov – tour du mont Falourde (2/4)

Comme à habitude je choisis ma rando du lendemain après (ou avant d’ailleurs) mon repas du soir, après quoi je roule pour arriver sur place et repérer mon départ. Seulement ce soir, impossible de trouver ce départ représenté par la balise 191. Je crains une erreur de chiffres comme cela arrive souvent sur les topos. Il ne fait pas tout à fait nuit quand ma recherche (à pied) me conduit au village médiéval de Bairols dont les rues exclusivement piétonnes, étroites et pavées m’attirent au point que je fais plusieurs fois le tour du village et que j’en oublie ma balise. Le village est perché en haut d’une falaise, donnant à chaque fenêtre de chaque maison le bénéfice d’une partie d’un panorama à 360 degrés. Partout, où que j’aille, j’entends de l’eau. Pourtant, aucun cours d’eau ne vit ici. Non, les ruelles sont simplement parsemés de fontaines, lavoirs, décorations ruisselantes. J’arrive trop tard et ne peut donc qu’imaginer ce même village éclairé par son soleil d’automne : de quoi en tomber amoureux. Demain peût-être ?

Bon elle est où ma balise 191, bordel ? Tout simplement plus bas au bord de la route sinueuse qui mène au village. C’est le lendemain matin que je finis par tomber dessus. La marche sera longue : il y a pas mal de dénivelé, pas mal de kilomètres à parcourir et j’ai les jambes lourdes aujourd’hui. J’avance un peu au ralenti en mode « pas dedans ». Je rejoins le village de Bairols de nuit, un peu déçu de ne pas avoir le temps de le visiter au soleil. Et demain est un autre jour de rando. Les « visites villageoises » sont un bonus, pas un but.

Cette journée est marquée par le brouillard. Enfin un temps que c’est pas le beau temps !! Ca change, et si ce n’est pas pour de la grisaille morose : je prends !! Bien qu’en mode « pas dedans », je suis comme un gamin quand je vois le brouillard épais monter ou bien lorsque je le surmonte assez pour l’admirer sillonner les vallons. En prime, j’aurais droit à de nombreuses rencontres avec les quadrupèdes locaux. Fabuleuse journée.

24 nov – circuit de la Mairola (3/4)

Circuit agréable pour une bonne marche sportive. Le point de vue quelque peu invariable me donne effectivement envie de pousser un peu sur les pattes.
Dans la ville de Puget-Rostang, je trouve la dernière cabine téléphonique du monde de France… et en état de marche s’il vous plait…. et avec un bottin !! Elle n’a par contre pas accepté ma carte bancaire…. où trouve-t-on encore des cartes téléphoniques ???

23 nov – gorges de Daluis (3/4)

Tout près des gorges du Cians, je m’attendais à voir ici le même paysage. Ce n’est pas le cas. Les gorges de Daluis sont plus escarpées et plus étroites, rendant le site plus attrayant que dans la vallée d’en face. La route qui longe ces gorges est également plus attirante : tunnels, panorama, rocher touristique.
Belle promenade avec un parcours en balcon qui offre une traversée dans les fameuses roches rouges. Point d’arrivée au belvédère avec une magnifique vue panoramique et vertigineuse. Je ne regrette vraiment pas d’avoir choisi de parcours.

22 nov – corniches du Cians (3/4)

Grand circuit, longue marche sportive et dénivelé conséquent pour cette rando aux multiples visages : neige, immense prairies, caillasses, forêts…
Les lumières d’automne sont à l’ordre du jour et j’en profite pleinement (mon appareil photo aussi). Ces lumières basses donnent de parfaites ombres naturelles, dernières retouches aux tableaux peints par la nature. Immense et majestueuse journée dans ce parcours acrobatique.

21 nov – gorges du Cians (3/4)

Pas très en forme aujourd’hui, après une nuit à attendre que la migraine de la veille s’estompe. Je visite les gorges du Cians au travers de l’ancienne route touristique. Je fais tout de même une petite rando de 3 heures dans ces mêmes gorges. La marche m’aère la tête et je me sens mieux. Au soir, je suis prêt pour la vadrouille du lendemain.

17 nov – vallée des Merveilles (4/4)

Rare rando que j’aurai prévue à l’avance, la vallée des Merveilles est un vaste cirque classé monument historique. Destination phare de nombreux touristes en saison estivale, je ne croiserai pas un chat en ce jour du 17 novembre. Paysages grandioses, nombreux lacs, sculptures rupestres et… beaucoup de neige en perspective.

Au final : marche facile, pleine journée en solitaire sous le soleil et dans la neige, paysages largement à la hauteur du nom que porte la vallée. Retour avec les yeux émerveillés !

16 nov – forêt de la Maïris – cime de la Calmette (2/4)

Une fois n’est pas coutume, je me suis perdu puis complètement perdu dans cette rando-promenade, qui devait être une marche tranquille suite aux éprouvantes 3 dernières journées.

Il semble que je me sois perdu à l’aller parce que de nombreux et importants éboulements sur le sentier auraient enterrés des balises du sentier. Disons que j’ai le bénéfice du doute sur ce parcours ? Une longue piste lancinante sur une bonne partie de ce trajet aller, en plus du balisage « enterré », m’ont résolu à choisir un retour droit à travers bois. Cette escapade s’avéra être beaucoup plus proche d’une rallonge que d’un raccourci, à force de traverser les multiples vallons étroits et escarpés pour rejoindre le point de départ.

Au final : jamais vu la cime de Peïra Cava (point culminant de la rando) puisque je suis arrivé plus haut, à la cime de la Calmette (et non Bonnette comme je dis dans la vidéo…) en passant par le col de Turini. Cette cime n’est pas franchement au même endroit que celle de Peïra Cava, bref… rando tourbée, en plein la forêt. Elle me fera découvrir d’obscures granges abandonnées, dont je ne saurai sans doute jamais le nom.

NB: la route 1 voie double-sens qui mène à Camari (départ de la rando) est exceptionnelle (voir vidéo).

15 nov – circuit de Trécolpas (3/4)

Cette rando doit encore se dérouler dans la neige. Quelques faits marquants de la veille me rappellent que des guêtres sont un luxe que je peux m’offrir. Je trouve un magasin de sport tenu par une unique et belle vendeuse, qui sera au petit soin avec moi. Elle me fera d’ailleurs changer d’avis quant à ma rando du jour, qui devait être celle du circuit de Fenestre. Elle me vend donc ses guêtres, la rando du circuit de Trécolpas, ainsi que le refuge homonyme où l’on trouve la meilleure tarte au myrtilles de la région. Elle m’assure que le refuge est ouvert en cette saison morte. Elle connait d’ailleurs le gardien.

Après 2 tentatives échouées ces derniers jours, je mérite mon lac et je ne rebrousserai pas chemin cette fois-ci. Le goût de la « tarte aux myrtilles la meilleure de la région » sera mon moteur et ma motivation. Je ferais donc le circuit à l’envers pour me goinfrer au refuge, après et seulement après avoir contempler mon lac.

Au final : lac tristement gelé et accompagné d’un vent glacial, refuge fermé et woualou la tarte aux myrtilles. Mais ce fut le plus beau lac du monde !

14 nov – lac Nègre (4/4)

Dès le parking de Salèse, point de départ du parcours, neige et glace forment ensemble le tapis de marche pour cette longue journée, la plus difficile de toutes.

Cette rando, malgré un dénivelé conséquent, devait se passer sans anicroche… c’était sans compter avec la neige ! Je glisse, je patauge et après 1 heure de marche, je m’enfonce, je m’enfonce et je m’enfonce très très beaucoup. De temps en temps, je transperce la neige pour tomber dans un trou caché. A deux reprises ma jambe droite se retrouve plantée dans l’extrémité d’un rocher bien aiguisé. Bon pas grave, le froid diminue la douleur. Ici la neige n’est pas fraiche, elle date de plusieurs jours et le vent a bien eu le temps de glacer sa surface. A chaque enjambée et sans guêtres, cette surface glacée et presque rigide coupe joyeusement le bas de mes tibias, qui se retrouveront en sang à la fin de la journée. Bah pas grave, le froid diminue la douleur. Sans guêtres toujours, la neige se faufile entre le pantalon et la chaussure pour stagner au niveau des chevilles, qui resteront brulées plusieurs jours. Bof pas grave, le froid…

Je m’étais préparé à ce que la neige me cache l’essentiel du balisage et c’est bien le cas. Mais je pensais pouvoir repérer la forme sinueuse du sentier dans cet immense agglomérat de flocons. Que nenni ! Pour avancer je dois me rabattre sur des traces faites par des raquettes. Reste que les raquettes montent les pentes enneigées quand les chaussures de rando s’y enfoncent au lieu d’avancer. Un béa-bat que j’ai bien volontiers oublié… Et puis quelles traces suivre ? Me voilà donc à déambuler, à sillonner le manteau blanc, à fatiguer mes maigres pattes. Hasard ou pas, je tombe après quelques heures sur un col panneauté d’une balise numérotée, qui m’indique le lac Nègre à 15 min. Soulagement intense, car le vent commence à souffler fort et froid. 15 min ? 15 min en moto-neige oui !!! Je n’ai jamais trouvé ce lac et ce n’est pas faute d’avoir cherché pendant plus d’une heure et demie… du mauvais côté !!?! Je suis exténué quand, au moment précis et difficile où je choisis d’abandonner, je tombe sur une rare balise visible qui me fait comprendre. J’ai rejoint la balise numérotée du col grâce à des traces de raquettes qui m’ont fait croire que j’étais dans le bon sens. Erreur ! Car à ce moment-là, je rebroussais chemin vers cette même balise. Sans le savoir, je suis passé au bas du court ressaut à gravir pour rejoindre le lac (ressaut dont parle le topo). Je lui faisais dos et m’en éloignais quand j’ai trouvé la balise. Depuis, je cherche cette pente et le lac donc, du mauvais côté… Loi de Murphy ? Non. Loi de la montagne ou plutôt : loi de « suis pas les raquettes bordel » ;). Trop fatigué et la nuit qui tombe dans 1 heure, je décide de ne pas tenter le diable blanc. Retour au bercail.

Avec la neige, le chemin du retour n’est pas beaucoup plus facile en descente. J’ai aussi la bonne idée de me perdre une nouvelle fois. La nuit tombe dans peu de temps et même avec une frontale, il me sera alors difficile de retrouver mes traces aller ou celles d’une raquette. Là, le souffle d’un vent glacial qui ne vient pas de la montagne me passe dans le dos. Heureusement les raquettes me sauvent d’une nuitée à belle étoile, car ce sont leurs traces qui me permettent de rejoindre le sentier et mes propres traces matinales. Alors rassuré (et réconcilié avec la raquette), je m’aperçois que le tuyau et l’embouchure de mon camelbak se sont gelés, rendant impossible l’aspiration d’eau. J’ouvre donc mon sac pour boire à même la poche, mais il ne reste presque plus d’eau à l’intérieur. Je n’avais pas prévu autant de marche, je n’ai donc pas pris de bouteille d’eau additionnelle. Bah pas grave, je boirai l’eau d’un cours d’eau, ce n’est pas ce qui manque ici et tant pis pour la diarrhée du lendemain. Je finis par retrouver la piste de 4×4 prise à aller, que je suis censé emprunter sur quelques centaines de mètres seulement. Malheureusement dans le noir, je ne vois pas la bifurcation vers le GR qui me ramène au parking où je suis garé. Trop avancé quand je m’aperçois de mon erreur, je décide de ne pas faire marche arrière et poursuivre la piste de 4×4. Elle mènera bien vers une destination habitée. Cette interminable piste me reconduit finalement à mon parking : le GR permettait en fait de largement raccourcir ce trajet.

10 heures de marche dans la neige ou la glace : plein les pattes & plein les yeux. Avec une nature gracieuse mais hostile, son lac introuvable, un sentier souvent perdu et une marche éprouvante, cette journée sera l’une des plus marquante de mon aventure rando-voiture.

Topo vidéo en « noir & noir » et autres ci-dessous.

13 nov – circuit de la Tortisse (4/4)

Après une très mauvaise nuit, un ciel matinal bien gris, rendez-vous au hameau de Bousiéyas pour la rando de la crête de la Blanche. Malheureusement, encore une route fermée au niveau du Pra, hameau qui se résume en une vingtaine de maisons totalement à l’abandon, sorte de village fantôme dont les toits ont été transpercés par le temps. Difficile de se motiver cette atmosphère morne. Je trouve pourtant de quoi me motiver grâce au topo d’une rando qui partirait de ce coin déserté et qui permettrait de découvrir les lacs de Vens.

Le début du parcours est à l’image du hameau du Pra, tristoune à souhait. Heureusement après 1 heure de marche pour passer le premier col, la neige et le soleil se donnent rendez-vous au même moment pour m’offrir une vue panoramique et grandiose. 10 cm, 20cm, ensuite 50cm, puis sans doute plus d’1 mètre de neige, le sentier devient difficile à arpenter sans équipement approprié (guêtres, raquette ou crampons, etc…). Il devient même invisible sur les passages en balcon où je tente de m’aventurer. Il me faudra 1h pour faire quelques centaines mètres à peine, en essayant d’éviter ce que je pense être des plaques neiges. Craignant l’avalanche, je décide de passer au-dessus d’elles. J’y retrouve d’ailleurs des traces de raquettes qui me confortent dans mon choix. Je passe quelques vallons espérant voir à chaque fois la fin de ce passage en balcon, mais cela devient difficile et dangereux. En plus des plaques de neige qui peuvent se détacher, je n’ai ni crampons ni piolet et si je glisse, je dévale toute la pente. A contre-coeur, je fais demi-tour. Il me faudra presque du double de temps pour revenir sur un plancher plus hospitalier. Je n’avais pas prévu que le peu de pente serait bien plus difficile encore à descendre. A mi-parcours, mes 4 membres arrimés dans la neige, je prends une pause à un moment de doute. Je souffle et me rappelle mes quelques rudiments de marche en haute-montagne : tu t’accroches, tu vérifies, tu fais un pas, tu recommences. Je fais même quelques photos pour concentrer mon esprit sur autre chose. Sérénité retrouvée, je regagne mon accueillant plateau enneigé, pas à pas. Ai-je surestimé ou sous-estimé la dangerosité des pas que je viens d’effectuer en aller-retour ?

Je reviens au hameau du Pra accompagné du crépuscule et de quelques chamois. Déçu de ne pas être arrivé au bout, j’ai tout de même eu de bons clichés, de belles vues, de magnifiques ombres & lumières, ainsi que quelques sueurs froides dont je me souviendrais longtemps. Au final, ce fut une des meilleurs journées de ce trip rando. Je referai ce parcours, une autre fois et jusqu’au bout, avec ou sans neige…

12 nov – Caïre Gros (3/4)

Belle randonnée malgré une gadoue sur le sentier, cachée par la petite neige. La montée finale se fera donc par voie directe. Panorama à 360 degré et vent glacial à l’arrivée. Au retour, je me fais une petite séance photo en jouant sur les ombres d’automne.

11 nov – crêtes du Countent (2/4)

Malgré la dénomination « difficile » inscrit sur le topo, cette rando reste une promenade. Je décide donc d’en ajuster la route, mais… pas bonne idée car moi m’être perdu dans forêt 😉
Finalement, je retrouve le sentier originel et découvre la chute.

9 nov – réveil enneigé & cirque de Gavarnie (3/4)

Dormi sur le gigantesque parking du pont d’Espagne avec comme pour seul véhicule : le mien, je me réveille dans un igloo. Il fait 3 degré dans la voiture qui a pris 30 cm de hauteur grâce à la neige tombée cette nuit. Chaîner va-t-il être nécessaire pour sortir du parking et descendre les 8 km jusqu’à la station des Cauterets ?

Direction le cirque de Gavarnie. Croyant avoir affaire à un site attrape-touriste et au vu du temps gris, je pars en mode « pas rando », sans sac ni appareil photo. Le chemin est effectivement très inintéressant, mais le cirque de Gavarnie en est par contre une belle chute. Un site très touriste effectué hors saison et seul : c’est agréable. Je vais auprès de 2 des chutes d’eau englobées par le cirque. La principale, qui mesure 422 mètres, est entièrement entourée de neige. Des blocs de glace tombent du haut de la falaise, faisant un bruit extrêmement lourd lors de l’impact. Impressionnant. Je sillonne le cirque un bon moment avant de repartir juste avant la tombée de la nuit. Je ne regrette pas d’avoir fait ce détour avant mon départ pour les Alpes.

8 nov – gorges d’Ehujarre – lac de Gaube (4/4)

Je suis dans le pays basque Est, près de Sainte-Engrâce pour randonner sur le circuit des gorges d’Ehujarre. Il est très tôt, idéal pour commencer une rando d’automne, mais le temps est gris et morne. Toute comme je n’ai pas senti la Cerdagne, je ne sens pas non plus l’endroit où je me trouve. J’ai en tout cas la même sensation qui ne me donne pas envie de rester. J’adore pourtant le littoral de la côte basque, et même son arrière-pays, alors je me dis que ce n’est qu’une sensation faussée, que je devrais marcher et on verra bien. Mais j’effectue cette randonnée sans entrain. Ce n’est pas très rationnel, mais j’ai appris écouter ce ressenti car en voyage comme en rando, il m’a souvent guidé vers les bonnes destinations, au bon moment.Tout comme la Cerdagne, la région du pays basque Est est probablement une belle destination, mais ce n’est pas le moment, le timing n’est pas raccord avec le temps, etc… Bref, je trace ailleurs.

Ailleurs, c’est à La Fruitière dans le val d’Azun, où j’ai gardé une rando sous le coude : le col de la Gentiane. Malheureusement quand j’arrive devant la route de montagne qui mène à La Fruitière, elle est fermée en prévision du mauvais temps. Je n’ai vraiment pas envie de me taper à pied la route bitumée de plusieurs kilomètres.

Il commence effectivement à bien neiger et il fait suffisamment froid pour que les flocons forment la première couche de neige de cette fin d’année. Je décide donc (tardivement) de retourner non loin d’ici, au pont d’Espagne et grimper jusqu’au lac de Gaube. J’espère y jouïr d’un panorama redessiné par la neige. Banco! Recouvert de poudreuse et décoloré par d’épais nuages poivre et sel, le paysage diffère totalement de celui sillonné il y a tout juste 3 jours. Je suis seul avec mon ami Silence, j’ai l’impression de pouvoir entendre le bruit des flocons se déposer sur le sol…un régal.

A la moitié du chemin, je rencontre un garde forestier qui fait le même trajet que moi. Sourire béat devant le spectacle, à ce rare moment de la saison où aucun touriste (presque) ne perturbe son parcours enneigé, il est pourtant ici pour travailler. Il repère (à l’oeil…) les éléments perturbateurs voire dangereux du sentier qu’il fera sécuriser avant la prochaine fournée de touristes (arbres morts, branches prêtes à tomber, gros cailloux pas cool, etc…). Après quelques mots échangés quant à notre présence privilégiée à tous les deux, on se suit silencieusement jusqu’au lac de Gaube, profitant très largement de ce qui nous est offert.

Parti tard, je rentrerai de nuit pour la première fois, à la frontale, et dormirai dans la voiture au pont d’Espagne. Cette rando qui m’aura montré les premières neiges de la vallée, restera gravée dans mes neurones.

C’est aussi le jour où je découvre que mon sac, commencé au mois de juillet, cache un inattendu cadeau : un smart-phone totalement oublié entre 2 pulls, sans carte SIM mais appareil photo. Ce sera la première rando dont je rapporterai les photos (& vidéos).

7 nov – la balade d’Arudy avec Tug la Flèche et Martin La Gadoue

Toujours hébergé chez M & M’s.

Le père de Moutilde, Tug,  nous fait le plaisir de passer. J’avais déjà rencontré Tug pour le déménagement vers Toulouse de Moutilde (et ses affaires). C’est tout un personnage et c’est agréable de l’avoir nous. Il fait beau, on mange tous les 3 sur le balcon (avec Martin, car Moutilde turbine toujours au taf), les Pyrénées sont juste en face et quand on regarde leurs cimes enneigées, on se dit tous que c’est un appel à faire une balade. Ca tombe pile poil car Martin connait la balade idéale en ce jour de grand soleil. Ah ? Ok ?

« Balade idéale au soleil » est le nom béarnais qui veut dire « balade dans la gadoue, à l’ombre des arbres et des ronces » :).

Au top départ, Tug prend la tête. Pas de pause pour Tug. Tug ne s’arrêtera pas.
– « Je ne m’arrêtes pas, sinon je ne repars pas ! » nous annonce-t-il.
Martin et moi, sommes donc contraints d’emboiter le pas de Tug La Flèche.
Dicton béarnais : Qui dit gadoue, dit « ça glisse bordel ».
Tentant de garder le rythme imposé par Tug La Flèche et dans ce méli-mélo de gadoue, bouillasse et boue, Martin ne cesse d’éprouver son sens de l’équilibre. Devant moi, équipé de son plus beau jean et de sa plus belle paire de baskets de ville, il frôle la catastrophe à plusieurs reprises.
– « Vince, t’as un jean beige et il reste immaculé, tu fais comment ? »
– « Bah c’est simple, tu mets un pote devant. S’il glisse, tu mets le pied ailleurs. »
Dicton béarnais : Qui dit gadoue, dit « bordel, j’ai glissé ».
Le sens de l’équilibre de Martin défaillit quand il met le pied sur une couche de gadoue qui se trouvait par dessus une couche de feuilles mortes humides, elle-même par dessus une autre couche de gadoue. Inévitablement, toutes ses couches instables (que l’on appelle aussi sauce béarnaise) cèdent sous le poids de mon compagnon de marche. Devant moi et au ralenti, je regarde un corps désarticulé, tombant de toute sa hauteur (environ 2 mètres) pour finir presque à plat sur le sol… gadoueux. Pas de doute possible, marque de gadoue à l’appui, la chute a presque entièrement été réceptionnée par la fesse droite du plus beau jean de Martin La Gadoue, qui peste contre un élément de la nature qui ne lui répondra jamais. Quelques minutes se passent avant que l’on ne se remette en route. Tug La Flèche ne s’est pas arrêté, il ne s’arrête jamais. Il est bien devant et il va falloir le rattraper sans réitérer l’exploit de Martin. Peu avant la sortie de la forêt ombragée, Martin & moi parvenons malgré tout à rallier notre devancier. C’est juste assez tôt pour voir le soleil tombé derrière un mur de montagnes… Je n’aurais pas beaucoup bronzé en cette belle journée ensoleillée ;).

On ne se moquera de la petite mésaventure de Martin et son jean qu’après être arrivés sains, saufs et secs… histoire d’être certains que la sauce béarnaise n’ait pas non plus agi sur notre sens de l’équilibre ;).

En tout cas, excellente journée pour moi en compagnie de Tug La Flèche et Martin La Gadoue.

Ce soir je trace la route pour le pays basque et oublier la sauce béarnaise :).

6 nov – col de la Marie Blanque

Chez Martin & Moutilde.

Moutilde part travailler et nous, les hommes, bah on se la coule douce en faisant la sympathique promenade du circuit autour du col de la Marie Blanque :).

Au programme : vaches, cloches de moutons qui font du bruit, prairies pour les vaches, prairies pour les moutons aux cloches qui font du bruit, enclos pour les vaches, enclos pour les cloches qui font du mouton, abreuvoir pour tous les zanimals avec ou sans cloche qui font du bruit ou pas.

Le soir, bouffe maison bio, trouspinette et jeu du « 6 qui prend » pour tout le monde. Bah voilà que c’est de la bonne journée qui va bien.

5 nov – lac de Gaube & refuge des Oulettes – Arudy (4/4)

Je suis parti pour faire le circuit du col des Gentianes qui démarre de La Fruitière, mène aux lacs du Lutour et termine la demi-boucle par le glacier de Vignemale. Mais quand je monte à La Fruitière, je rencontre un chasseur rustre mais aimable, qui m’avertit que le temps va se dégrader (au nez ou grâce au bulletin météo, je ne sais point comment il l’a su). Cette rando étant plutôt longue, je préfère me la mettre sous le coude et me rabattre sur une autre randonnée dont le départ ne se trouve pas très loin.

Ainsi, aujourd’hui, le point de départ de ma rando change pour : le pont d’Espagne. Ce pont, qui n’est pas un pont donc…, est avant tout un immense parking permettant d’accueillir centaines de touristes et autocars de touristes pendant les saisons de forte affluence. L’entrée payante est gardée par des barrières… ouvertes. Hors saison, tous les services du site sont fermés mais à contrario, les barrières restent ouvertes pour indiquer la gratuité du lieu. Bel esprit. Et merci aussi au gars qu’a oublié d’éteindre la box internet de l’accueil (pourtant bel et bien fermé) et qui émet un Wifi ouvert de très bonne qualité, parfait pour des topos à télécharger en PDF avec carte et photos ;).

Depuis le pont d’Espagne et pour accéder au lac de Gaube, marche un peu courte mais comme je les aime : caillouteuse, inégale, technique et pentue. Le lac, lui, est au contraire une tranquille et solitaire masse d’eau, stagnant dans son lit de vieux pépère.

Il a fait froid cette nuit. D’ailleurs ce matin, le givre est au rendez-vous. La montée vers le lac de Gaube autorise une halte dans une petite clairière, devant laquelle je reste scotché. La rosée de l’herbe a glacé sous l’effet du froid. Les rayons bas du soleil d’automne font scintiller ce givre enherbé. Entre vert et blanc, jamais simple gazon n’a été aussi agréable à regarder.

Le parcours jusqu’au refuge des Oulettes est faite avec la même recette que la montée qui joint le pont d’Espagne au lac de Gaube. S’y ajoutent quelques ingrédients dont roches, falaises et chutes d’eau. Il ne fait pas beau mais c’est beau. L’atmosphère est grise, blanche, je ne sais plus. Je suis aux anges.

Il fait nuit, je suis rentré de rando, mais ma journée est loin d’être terminée…  Je choisis ma prochaine destination, le Béarn où je dois trouver le pont Lamary, point de départ de la randonnée du col de Pétragème.
– Jamais je ne trouverai le pont Lamary, jamais je n’effectuerai la marche jusqu’au col de Pétragème.

Il se trouve quand dans cette région, les ronds-points ont poussé un peu partout. Il se trouve que mon vieux TomTom GPS bombé, dont la cartographie date de plus de 10 ans, n’a pas été avisé de ces nombreux changements. Il se trouve qu’il pète les plombs et m’amène à Oloron, ville où encore plus de ronds-points ont germés. Il se trouve que je ne trouve pas « pont Lamary » sur ma carte routière au 1:400000. Il se trouve que je ne trouve rien du tout. Lassé, je repère un panneau McDo dans un de ces nombreux ronds-points, qui m’amène dans une Z.A. Je me gare au plus près de la vitrine aux effluves pour capter leur « WiFi gratuit et illimité » et sans consommation. Je commence à lire mes mails et là, je suis dans la 4ème dimension.

Martin, un ami que je n’ai pas vu depuis plusieurs mois, m’a envoyé un message. Dans le temps où on ne s’est pas vu, il a déménagé de Paris pour vivre dans les Pyrénées avec son amie Moutilde. Je savais qu’il cherchait à sortir de l’I-D-F, mais je ne savais pas que c’était fait. Lui, sait que je suis dans en vadrouille dans le sud. Il me donne son adresse au cas où je passe dans sa nouvelle région. Illico, je prends le GPS et je tape le nom de la ville « Arudy » comme destination. La jolie machine me donne un temps de parcours de 15 min. « C’est une blague ?? ». J’ai fait une erreur. Je retape le nom de la ville « Arudy » comme destination. La gracieuse machine me donne un temps de parcours de 15 min. « Bordel, c’est une blague ?!? ». Direction Arudy à 15 min. Ce n’était pas une blague, mon GPS est dépourvu d’humour. Je l’ai bien vu quand les 15 minutes se sont transformées en 30 min à force de faire 50 fois le tour des ronds-points qu’il ne connaissait pas…

Il fait nuit, je suis à Arudy, à l’adresse indiquée dans le mail venu de la 4ème dimension, auquel je n’ai même pas pris le temps de répondre. Je ne suis pas attendu quand j’appuie sur le bouton de l’interphone où est inscrit : « Martin & Moutilde ». Une tête aux cheveux oranges passe la fenêtre du 1er étage pour identifier l’hurluberlu qui sonne à cette heure-ci. Moutilde me reconnait malgré mes poils de tête et mes cheveux de barbe. Au travers de la porte d’entrée, j’entends des pas de géant dévaler un escalier. Martin vient m’accueillir.

4 nov – Pic du Midi de Bigorre (3/4)

Direction l’office du tourisme de la station de ski de La Mongie pour recueillir la météo locale du jour. Je voudrais monter au Pic du Midi et le ciel est tendancieux : pluie ou pas pluie ? L’officieuse du tourisme m’explique que ce ne sera pas pour aujourd’hui car il va pleuvoir toute la journée. En haut du Pic du Midi, il neige et le brouillard a pris place. Je décide de ne pas l’écouter quand je m’aperçois qu’elle est en train de me lire les prévisions de météo-france.fr !

Il pleut effectivement quand je prends le départ, mais je suis équipé et l’envie de gravir ce mont mythique des Pyrénées, en passant par le lac d’Oncet, mon premier lac, est bien plus forte que cette pluie. Celle-ci, peu déplaisante au final, cesse de toute façon au bout de 15 minutes de marche. Je ne la reverrai pas de la journée !! Quelques « vache qui rit dans la prairie » à passer, plusieurs lacets, quelques montées peu éprouvantes me mènent au lac d’Oncet, forme géométrique courbe parfaitement enclavée dans la montagne rocailleuse, d’une couleur foncée très prononcée, presque noire. Superbe. Le chemin quant à lui passe d’un sentier pédestre à une piste jeepable peu agréable à marcher. De nombreux lacets se succèdent et c’est interminable en raison d’une pente peu importante que doit respecter la piste. Enfin j’arrive à un col enneigé qui marque l’arrêt de cette inattendue piste et le départ de la dernière montée pour le Pic. Comme le col, cette montée est entièrement enneigée. Mes chaussures s’enfoncent facilement de 10 à 30 cm selon là où je pose le pied. Mais c’est un réel plaisir de voir la neige pour la première fois, surtout dans ce contexte. La neige est fraiche et ne gène pas tant que ça l’ascension de cette dernière grimpette.

L’arrivée au Pic du Midi est très décevante. J’arrive côté « travaux en cours » sur un sommet entaché d’un énorme bloc de béton et surplombé par un bar où quelques touristes, venus en téléphérique, s’abritent du vent et du brouillard. Pouah, j’ai envie de repartir de suite. Je fais le tour du propriétaire vite fait avant de partir. Je descends juste assez pour oublier mon bloc de béton d’arrivée et admirer le panorama à 360 dégrés moins 180 (cause y a du brouillard qui monte du côté opposé). Jusqu’au col, je descends mon sentier enneigé, excité comme un gamin qui découvre la neige. Le brouillard reste au sommet du Pic du Midi sans jamais descendre sur mon versant. Le soleil, lui, fait son apparition et quand je lève la tête, je semble être dans le seul versant de montagne des alentours qui bénéficie des rayons du soleil. Majestueux qu’est devenu mon parcours, je descends le reste du sentier avec un sourire banane jusqu’à la voiture, en n’oubliant pas de remercier la beauté du lac d’Oncet qui fait bronzette quand je repasse à son bord.

Officieuse du tourisme, nous ne vous écouterons plus.