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25 déc – traversée du Pépoiri (4/4)

en cours d’écriture…

NB: smartphone HS donc nouveau téléphone à l’ancienne, d’où ces photos de basse qualité.

24 déc – lac Nègre (la revanche) (3/4)

Cette rando avec un dénivelé de 720 mètres ne devrait normalement pas poser problème. Mais la neige change entièrement la donne. En effectuant ce parcours le 14 novembre, j’ai pu l’apprendre à mes dépens quand mes pattes se noyaient dans une poudreuse assez haute pour cacher le sentier et son balisage. Ce jour-là il m’eût été impossible de trouver ce lac Nègre, pourtant à quelques minutes du but. Revanche !

En voyant l’arrière-pays déneigé, je suppose qu’il en est de même pour le haut-pays. Direction donc le Boréon pour retrouver la lac Nègre, perdu ce 14 novembre. Je me rends vite compte que penser « moins de neige en décembre qu’en novembre » est une hérésie. Je ne parviens même pas à mener ma voiture au parking de Salèse, départ du parcours pédestre. Depuis la ville du Boréon, les 7 kilomètres de « route » à monter sont enneigés, ou plutôt glacés. C’est inévitable, cette fois je dois chaîner. Je roule tranquille quand la chaîne gauche casse en passant sur un caniveau en travers de la route et caché par le neige. Les deux roues y sont empêtrées. 1 seule chaîne sur roue motrice revient à ne pas être équipé (or véhicule 4×4). La voiture est coincée avec une chaîne enroulée autour de son essieu gauche. Il me faut démonter la roue pour la démeler et en faire une « demi-chaîne » qui me permet de reculer le mètre nécessaire à sortir du caniveau. Mais ma bidouille de fortune recasse, s’enroule à nouveau autour de l’essieu au point d’empêcher la roue de tourner. Démontage de roue + démélage des noeux de chaîne : seconde ! Cette aventure dure une heure et demie au cours de laquelle je passe une bonne partie à ne plus sentier mes doigts frigorifiés. Décidément, ce lac ne veut pas de moi ? Je suis pourtant bien décidé à graver mon nom sur sa surface gelée. J’en ai encore le temps, mais il faut partir maintenant. Je laisse donc la voiture sur le bas-côté et fait à pied les quelques kilomètres qui me séparent de mon point de départ originel.

Malgré une bonne épaisseur, la neige est plus tassée, elle a « bougée » et m’autorise une marche plus facile qu’au mois de novembre. Plusieurs monticules de neige fraîche, signes de récentes avalanches, me barrent le passage. Je suis contraint de changer mon itinéraire qui pointait droit vers le prochain col (de Salèse). Col atteint et après un délicat passage verglacé en dévers, je retrouve des traces de raquettes qui semblent mener à mon but. A 2100 mètres, la neige est plus fraîche et n’a pas encore bougée. Je m’enfonce de 50 à 80 cm à chaque pas. Comme en novembre, j’en bave mais… j’ai les conditions météos avec moi pour m’encourager : soleil, ciel bleu, aucun vent. Je marche encore une bonne heure et demie avant de revérifier mon altitude. Mon GPS rando m’indique 2560 mêtres, soit 200 mètres au dessus de ce satané lac. J’effectue un tour d’horizon : aucune étendue plane blanche, aucun lac en vue. En revanche, j’aperçois un skieur de randonnée. Il se trouve en contre-bas à quelques centaines de mètres. J’extrapole sa trace prochaine et me déplace à flanc de montagne pour tenter de l’intercepter. Chose faite, je lui demande où se trouve ce lac Nègre si bien caché. Contrarié par mon intervention qui le déconcentre dans sa langoureuse montée, il m’explique avec condescendance que je suis en route pour la cime de Frémamorte qui marque la frontière avec la frontière italienne. Il se tourne alors d’un quart de tour pour me désigner une large zone d’ombre. Je dois la pointer pour retrouver mon lac, et donc redescendre pour remonter. Décidément, ce lac ne veut pas de moi ? Aussitôt son dernier mot prononcé, il baisse la tête vers ses spatules et se remet à avancer, me signifiant ainsi que notre brève communication venait d’être coupée. C’est non sans effort ni rage que je fais ma nouvelle trace dans la poudreuse qui me relie à la zone d’ombre désignée par ce charmant skieur. 1 heure passe, j’ai les pieds trempés mais chaud, et il est temps de vérifier mon altitude. Quand je tourne la tête pour sortir le GPS de mon sac à dos, j’aperçois plus bas une étendue plane et blanche. Je surplombe mon lac tant attendu, ma récompense. Vidéos, photos, roulades dans la neige, hiphiphourra, tout y passe et je m’installe non loin, à le contempler le temps d’un long déjeuner.

Ayant profité largement de mon dû et d’un beau temps très impropable pour cette saison à cette altitude (je suis en tee-shirt/short/pieds nus sur mon rocher déjeuner), ma marche du retour se fait en grande partie dans la nuit. Heureusement, ayant « pointé » les coordonnées GPS de ma voiture avant de partir, je suis guidé et serein. Je rentre à quai, ravi de ma journée. Les quelques glissages et chutes sur coxis ne réussiront pas à me la ternir.

NB: smartphone HS donc nouveau téléphone à l’ancienne, d’où ces photos de basse qualité.

2 déc – cime du Cheiron (3/4)

Aujourd’hui j’avais prévu de rejoindre les gorges du Verdon pour y refaire 1 à 2 randos déjà effectuées au mois d’octobre. A ce moment-là, la région du Verdon était encore sous le coup de la sécheresse. Ca ne devrait plus être le cas aujourd’hui et marcher sur les mêmes sentiers redécorés me tenait à coeur. Ce furent mes premières randos dans cette aventure et ca me paraissait une bonne idée de « boucler la boucle ». En voyant la météo peu clémente, je décide de repousser d’une journée. Pourquoi ne pas se rapprocher et rouler jusqu’à la vallée du Loup ? Je trouverais bien de quoi y remuer mes pattes.

Pour une rando « de secours », j’ai beaucoup de chance. Je marche dans la neige nouvellement tombée de cette nuit. La « fraiche » reste quand même plus facile à marcher qu’une neige de plusieurs jours, durcie par le froid et surface glacée par le vent. « Plus facile » ne veut pas dire « facile » : je dois sagement abandonner l’idée d’accéder à la cime du Chéron. Je dois malheureusement m’arrêter au col précédent le sentier en crêtes qui mène à cette cime. La neige est bien plus importante que prévue et un vent glacial souffle en rafale. Au col, je trouve un abri pour manger (promptement car il fait très fort même sans vent). Je ne suis pas si déçu de laisser dernière moi le point d’orgue de la rando. Depuis 1 heure, je commence vraiment à avoir froid et je crois avoir eu largement mon quota de marche dans la haute neige. Demi-tour dans la poudreuse…

Malgré tout, j’étais bien assez satisfait du spectacle naturel offert aujourd’hui. Ce fut une sage journée 😉

1 déc – circuit de la Déa (1/4)

Cette rando n’en est pas une : une trop grande partie du parcours se fait sur piste de 4×4. Le trajet pour y accéder comporte lui aussi 1h de roulage sur des pistes de 4×4 caillouteuses, de quoi bien défoncer son véhicule. Heureusement, j’ai eu droit à de nombreuses apparitions animalières ainsi qu’aux premières neiges de basse altitudes de la région, magnifique spectacles où les flocons sont entre grêle et neige. Je ferais mon possible pour ne garder que ces quelques bons souvenirs de cette vrai-fausse randonnée.

14 nov – lac Nègre (4/4)

Dès le parking de Salèse, point de départ du parcours, neige et glace forment ensemble le tapis de marche pour cette longue journée, la plus difficile de toutes.

Cette rando, malgré un dénivelé conséquent, devait se passer sans anicroche… c’était sans compter avec la neige ! Je glisse, je patauge et après 1 heure de marche, je m’enfonce, je m’enfonce et je m’enfonce très très beaucoup. De temps en temps, je transperce la neige pour tomber dans un trou caché. A deux reprises ma jambe droite se retrouve plantée dans l’extrémité d’un rocher bien aiguisé. Bon pas grave, le froid diminue la douleur. Ici la neige n’est pas fraiche, elle date de plusieurs jours et le vent a bien eu le temps de glacer sa surface. A chaque enjambée et sans guêtres, cette surface glacée et presque rigide coupe joyeusement le bas de mes tibias, qui se retrouveront en sang à la fin de la journée. Bah pas grave, le froid diminue la douleur. Sans guêtres toujours, la neige se faufile entre le pantalon et la chaussure pour stagner au niveau des chevilles, qui resteront brulées plusieurs jours. Bof pas grave, le froid…

Je m’étais préparé à ce que la neige me cache l’essentiel du balisage et c’est bien le cas. Mais je pensais pouvoir repérer la forme sinueuse du sentier dans cet immense agglomérat de flocons. Que nenni ! Pour avancer je dois me rabattre sur des traces faites par des raquettes. Reste que les raquettes montent les pentes enneigées quand les chaussures de rando s’y enfoncent au lieu d’avancer. Un béa-bat que j’ai bien volontiers oublié… Et puis quelles traces suivre ? Me voilà donc à déambuler, à sillonner le manteau blanc, à fatiguer mes maigres pattes. Hasard ou pas, je tombe après quelques heures sur un col panneauté d’une balise numérotée, qui m’indique le lac Nègre à 15 min. Soulagement intense, car le vent commence à souffler fort et froid. 15 min ? 15 min en moto-neige oui !!! Je n’ai jamais trouvé ce lac et ce n’est pas faute d’avoir cherché pendant plus d’une heure et demie… du mauvais côté !!?! Je suis exténué quand, au moment précis et difficile où je choisis d’abandonner, je tombe sur une rare balise visible qui me fait comprendre. J’ai rejoint la balise numérotée du col grâce à des traces de raquettes qui m’ont fait croire que j’étais dans le bon sens. Erreur ! Car à ce moment-là, je rebroussais chemin vers cette même balise. Sans le savoir, je suis passé au bas du court ressaut à gravir pour rejoindre le lac (ressaut dont parle le topo). Je lui faisais dos et m’en éloignais quand j’ai trouvé la balise. Depuis, je cherche cette pente et le lac donc, du mauvais côté… Loi de Murphy ? Non. Loi de la montagne ou plutôt : loi de « suis pas les raquettes bordel » ;). Trop fatigué et la nuit qui tombe dans 1 heure, je décide de ne pas tenter le diable blanc. Retour au bercail.

Avec la neige, le chemin du retour n’est pas beaucoup plus facile en descente. J’ai aussi la bonne idée de me perdre une nouvelle fois. La nuit tombe dans peu de temps et même avec une frontale, il me sera alors difficile de retrouver mes traces aller ou celles d’une raquette. Là, le souffle d’un vent glacial qui ne vient pas de la montagne me passe dans le dos. Heureusement les raquettes me sauvent d’une nuitée à belle étoile, car ce sont leurs traces qui me permettent de rejoindre le sentier et mes propres traces matinales. Alors rassuré (et réconcilié avec la raquette), je m’aperçois que le tuyau et l’embouchure de mon camelbak se sont gelés, rendant impossible l’aspiration d’eau. J’ouvre donc mon sac pour boire à même la poche, mais il ne reste presque plus d’eau à l’intérieur. Je n’avais pas prévu autant de marche, je n’ai donc pas pris de bouteille d’eau additionnelle. Bah pas grave, je boirai l’eau d’un cours d’eau, ce n’est pas ce qui manque ici et tant pis pour la diarrhée du lendemain. Je finis par retrouver la piste de 4×4 prise à aller, que je suis censé emprunter sur quelques centaines de mètres seulement. Malheureusement dans le noir, je ne vois pas la bifurcation vers le GR qui me ramène au parking où je suis garé. Trop avancé quand je m’aperçois de mon erreur, je décide de ne pas faire marche arrière et poursuivre la piste de 4×4. Elle mènera bien vers une destination habitée. Cette interminable piste me reconduit finalement à mon parking : le GR permettait en fait de largement raccourcir ce trajet.

10 heures de marche dans la neige ou la glace : plein les pattes & plein les yeux. Avec une nature gracieuse mais hostile, son lac introuvable, un sentier souvent perdu et une marche éprouvante, cette journée sera l’une des plus marquante de mon aventure rando-voiture.

Topo vidéo en « noir & noir » et autres ci-dessous.

13 nov – circuit de la Tortisse (4/4)

Après une très mauvaise nuit, un ciel matinal bien gris, rendez-vous au hameau de Bousiéyas pour la rando de la crête de la Blanche. Malheureusement, encore une route fermée au niveau du Pra, hameau qui se résume en une vingtaine de maisons totalement à l’abandon, sorte de village fantôme dont les toits ont été transpercés par le temps. Difficile de se motiver cette atmosphère morne. Je trouve pourtant de quoi me motiver grâce au topo d’une rando qui partirait de ce coin déserté et qui permettrait de découvrir les lacs de Vens.

Le début du parcours est à l’image du hameau du Pra, tristoune à souhait. Heureusement après 1 heure de marche pour passer le premier col, la neige et le soleil se donnent rendez-vous au même moment pour m’offrir une vue panoramique et grandiose. 10 cm, 20cm, ensuite 50cm, puis sans doute plus d’1 mètre de neige, le sentier devient difficile à arpenter sans équipement approprié (guêtres, raquette ou crampons, etc…). Il devient même invisible sur les passages en balcon où je tente de m’aventurer. Il me faudra 1h pour faire quelques centaines mètres à peine, en essayant d’éviter ce que je pense être des plaques neiges. Craignant l’avalanche, je décide de passer au-dessus d’elles. J’y retrouve d’ailleurs des traces de raquettes qui me confortent dans mon choix. Je passe quelques vallons espérant voir à chaque fois la fin de ce passage en balcon, mais cela devient difficile et dangereux. En plus des plaques de neige qui peuvent se détacher, je n’ai ni crampons ni piolet et si je glisse, je dévale toute la pente. A contre-coeur, je fais demi-tour. Il me faudra presque du double de temps pour revenir sur un plancher plus hospitalier. Je n’avais pas prévu que le peu de pente serait bien plus difficile encore à descendre. A mi-parcours, mes 4 membres arrimés dans la neige, je prends une pause à un moment de doute. Je souffle et me rappelle mes quelques rudiments de marche en haute-montagne : tu t’accroches, tu vérifies, tu fais un pas, tu recommences. Je fais même quelques photos pour concentrer mon esprit sur autre chose. Sérénité retrouvée, je regagne mon accueillant plateau enneigé, pas à pas. Ai-je surestimé ou sous-estimé la dangerosité des pas que je viens d’effectuer en aller-retour ?

Je reviens au hameau du Pra accompagné du crépuscule et de quelques chamois. Déçu de ne pas être arrivé au bout, j’ai tout de même eu de bons clichés, de belles vues, de magnifiques ombres & lumières, ainsi que quelques sueurs froides dont je me souviendrais longtemps. Au final, ce fut une des meilleurs journées de ce trip rando. Je referai ce parcours, une autre fois et jusqu’au bout, avec ou sans neige…

Étape insolite et inattendue : l’Annapurna (petite blagounette envoyée à quelques uns…)

J’ai fait l’Annapurna jusqu’au camp 2 !!!