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7 déc – station de ski des Cauterets

Beau temps et neige fraiche… j’entends les pistes de ski crier mon nom !!!
Bah non, j’arrive trop tard à la station des Cauterets. Hahahaha !!!!! Pffff….. Sans compter qu’il faut que je loue le matériel puisque resté à Paris, la demi-journée est déjà bien entamée et son forfait à peine moins cher que celui de la journée. Je ne suis pas bien fortuné en ce moment et skier 2 heures à ce tarif ne m’est pas permis. Je fais mon plus grand sourire barbu à la guichetière qui vend les ski-pass et m’en vais en trainant les pieds le plus possible en espérant qu’elle prenne pitié de moi. J’hésite même à lever les bras au ciel… Bon, certainement que j’aurais dû me raser quelques poils de barbe avant de venir car rien n’y fait, j’ai beau macérer dans la soupe de neige en face du guichet, avec un air faussement malheureux, la gentille guichetière ne prête pas attention à moi, pfff…. Et ces bien-chanceux qui me narguent en passant devant moi avec leur ski. Même le soleil me fait un sourire moqueur ! En haut des montagnes, la neige lointaine scintille comme un trésor inaccessible. Bouououh, je regagne ma triste voiture et direction le pont d’Espagne qui n’est pas loin et me remémorer de bons souvenirs de rando. Arrivé au pont d’Espagne : les barrières de payage sont baissées = entrée/parking 6€50. Ok donc la saison hivernale est démarrée = demi-tour. Pas au top cette journée je crois ;). Il est un peu plus de 16h : sieste en mode « déprimage ». Wifi pas loin, j’envoie un mail à mon pote Martin pour savoir si je peux venir boire le coup et noyer mon pseudo-chagrin dans la Trouspinette. Martin (La Gadoue) & Moutilde (sa femme bio) sont à un peu plus d’une heure de route. Rien de tel que de casser les pieds à des potos pour arrêter le cafard d’une pas-top journée 😉

Je sors de sieste en début de soirée avec une réponse positive de Martin qui m’invite à une « soirée meuf » ! La voiture est déjà en train de fumer !!! Vroom, vroom… Martin La Gadoue est le seul gars que je connaisse dont le clavier de tél possède une touche B à côté de la touche M : son doigt « aurait ripé » et ce n’est pas une « soirée meuf » mais une soirée beuf. Mouais….. On prend donc son cajon et une paire de baguettes de batterie et direction la soirée Beuf.

Et bien je me suis bien amusé dans cette soirée Beuf originale, où les morceaux d’impro sont dirigés par un(e) chef d’orchestre. J’ai fait du bruit à la batterie et Martin encore plus avec son cajon. Je n’ai pas trop suivi les instructions de la chef d’orchestre qui faisait des gestes incompréhensibles avec ses bras. Le manuel de « comment qu’on reconnait les gestes du chef d’orchestre » était à dispo au bar mais, aucune distance, aucun dénivelé, aucune balise n’y étaient relevés. Pas top ce topo, je l’ai vite refermé. Au moment où la chef d’orchestre s’est mise à agiter les bras jusqu’au plafond et que Martin se marrait en me regardant, j’ai compris que ce n’était plus à mon tour de faire du bruit 🙂

 

8 nov – gorges d’Ehujarre – lac de Gaube (4/4)

Je suis dans le pays basque Est, près de Sainte-Engrâce pour randonner sur le circuit des gorges d’Ehujarre. Il est très tôt, idéal pour commencer une rando d’automne, mais le temps est gris et morne. Toute comme je n’ai pas senti la Cerdagne, je ne sens pas non plus l’endroit où je me trouve. J’ai en tout cas la même sensation qui ne me donne pas envie de rester. J’adore pourtant le littoral de la côte basque, et même son arrière-pays, alors je me dis que ce n’est qu’une sensation faussée, que je devrais marcher et on verra bien. Mais j’effectue cette randonnée sans entrain. Ce n’est pas très rationnel, mais j’ai appris écouter ce ressenti car en voyage comme en rando, il m’a souvent guidé vers les bonnes destinations, au bon moment.Tout comme la Cerdagne, la région du pays basque Est est probablement une belle destination, mais ce n’est pas le moment, le timing n’est pas raccord avec le temps, etc… Bref, je trace ailleurs.

Ailleurs, c’est à La Fruitière dans le val d’Azun, où j’ai gardé une rando sous le coude : le col de la Gentiane. Malheureusement quand j’arrive devant la route de montagne qui mène à La Fruitière, elle est fermée en prévision du mauvais temps. Je n’ai vraiment pas envie de me taper à pied la route bitumée de plusieurs kilomètres.

Il commence effectivement à bien neiger et il fait suffisamment froid pour que les flocons forment la première couche de neige de cette fin d’année. Je décide donc (tardivement) de retourner non loin d’ici, au pont d’Espagne et grimper jusqu’au lac de Gaube. J’espère y jouïr d’un panorama redessiné par la neige. Banco! Recouvert de poudreuse et décoloré par d’épais nuages poivre et sel, le paysage diffère totalement de celui sillonné il y a tout juste 3 jours. Je suis seul avec mon ami Silence, j’ai l’impression de pouvoir entendre le bruit des flocons se déposer sur le sol…un régal.

A la moitié du chemin, je rencontre un garde forestier qui fait le même trajet que moi. Sourire béat devant le spectacle, à ce rare moment de la saison où aucun touriste (presque) ne perturbe son parcours enneigé, il est pourtant ici pour travailler. Il repère (à l’oeil…) les éléments perturbateurs voire dangereux du sentier qu’il fera sécuriser avant la prochaine fournée de touristes (arbres morts, branches prêtes à tomber, gros cailloux pas cool, etc…). Après quelques mots échangés quant à notre présence privilégiée à tous les deux, on se suit silencieusement jusqu’au lac de Gaube, profitant très largement de ce qui nous est offert.

Parti tard, je rentrerai de nuit pour la première fois, à la frontale, et dormirai dans la voiture au pont d’Espagne. Cette rando qui m’aura montré les premières neiges de la vallée, restera gravée dans mes neurones.

C’est aussi le jour où je découvre que mon sac, commencé au mois de juillet, cache un inattendu cadeau : un smart-phone totalement oublié entre 2 pulls, sans carte SIM mais appareil photo. Ce sera la première rando dont je rapporterai les photos (& vidéos).

5 nov – lac de Gaube & refuge des Oulettes – Arudy (4/4)

Je suis parti pour faire le circuit du col des Gentianes qui démarre de La Fruitière, mène aux lacs du Lutour et termine la demi-boucle par le glacier de Vignemale. Mais quand je monte à La Fruitière, je rencontre un chasseur rustre mais aimable, qui m’avertit que le temps va se dégrader (au nez ou grâce au bulletin météo, je ne sais point comment il l’a su). Cette rando étant plutôt longue, je préfère me la mettre sous le coude et me rabattre sur une autre randonnée dont le départ ne se trouve pas très loin.

Ainsi, aujourd’hui, le point de départ de ma rando change pour : le pont d’Espagne. Ce pont, qui n’est pas un pont donc…, est avant tout un immense parking permettant d’accueillir centaines de touristes et autocars de touristes pendant les saisons de forte affluence. L’entrée payante est gardée par des barrières… ouvertes. Hors saison, tous les services du site sont fermés mais à contrario, les barrières restent ouvertes pour indiquer la gratuité du lieu. Bel esprit. Et merci aussi au gars qu’a oublié d’éteindre la box internet de l’accueil (pourtant bel et bien fermé) et qui émet un Wifi ouvert de très bonne qualité, parfait pour des topos à télécharger en PDF avec carte et photos ;).

Depuis le pont d’Espagne et pour accéder au lac de Gaube, marche un peu courte mais comme je les aime : caillouteuse, inégale, technique et pentue. Le lac, lui, est au contraire une tranquille et solitaire masse d’eau, stagnant dans son lit de vieux pépère.

Il a fait froid cette nuit. D’ailleurs ce matin, le givre est au rendez-vous. La montée vers le lac de Gaube autorise une halte dans une petite clairière, devant laquelle je reste scotché. La rosée de l’herbe a glacé sous l’effet du froid. Les rayons bas du soleil d’automne font scintiller ce givre enherbé. Entre vert et blanc, jamais simple gazon n’a été aussi agréable à regarder.

Le parcours jusqu’au refuge des Oulettes est faite avec la même recette que la montée qui joint le pont d’Espagne au lac de Gaube. S’y ajoutent quelques ingrédients dont roches, falaises et chutes d’eau. Il ne fait pas beau mais c’est beau. L’atmosphère est grise, blanche, je ne sais plus. Je suis aux anges.

Il fait nuit, je suis rentré de rando, mais ma journée est loin d’être terminée…  Je choisis ma prochaine destination, le Béarn où je dois trouver le pont Lamary, point de départ de la randonnée du col de Pétragème.
– Jamais je ne trouverai le pont Lamary, jamais je n’effectuerai la marche jusqu’au col de Pétragème.

Il se trouve quand dans cette région, les ronds-points ont poussé un peu partout. Il se trouve que mon vieux TomTom GPS bombé, dont la cartographie date de plus de 10 ans, n’a pas été avisé de ces nombreux changements. Il se trouve qu’il pète les plombs et m’amène à Oloron, ville où encore plus de ronds-points ont germés. Il se trouve que je ne trouve pas « pont Lamary » sur ma carte routière au 1:400000. Il se trouve que je ne trouve rien du tout. Lassé, je repère un panneau McDo dans un de ces nombreux ronds-points, qui m’amène dans une Z.A. Je me gare au plus près de la vitrine aux effluves pour capter leur « WiFi gratuit et illimité » et sans consommation. Je commence à lire mes mails et là, je suis dans la 4ème dimension.

Martin, un ami que je n’ai pas vu depuis plusieurs mois, m’a envoyé un message. Dans le temps où on ne s’est pas vu, il a déménagé de Paris pour vivre dans les Pyrénées avec son amie Moutilde. Je savais qu’il cherchait à sortir de l’I-D-F, mais je ne savais pas que c’était fait. Lui, sait que je suis dans en vadrouille dans le sud. Il me donne son adresse au cas où je passe dans sa nouvelle région. Illico, je prends le GPS et je tape le nom de la ville « Arudy » comme destination. La jolie machine me donne un temps de parcours de 15 min. « C’est une blague ?? ». J’ai fait une erreur. Je retape le nom de la ville « Arudy » comme destination. La gracieuse machine me donne un temps de parcours de 15 min. « Bordel, c’est une blague ?!? ». Direction Arudy à 15 min. Ce n’était pas une blague, mon GPS est dépourvu d’humour. Je l’ai bien vu quand les 15 minutes se sont transformées en 30 min à force de faire 50 fois le tour des ronds-points qu’il ne connaissait pas…

Il fait nuit, je suis à Arudy, à l’adresse indiquée dans le mail venu de la 4ème dimension, auquel je n’ai même pas pris le temps de répondre. Je ne suis pas attendu quand j’appuie sur le bouton de l’interphone où est inscrit : « Martin & Moutilde ». Une tête aux cheveux oranges passe la fenêtre du 1er étage pour identifier l’hurluberlu qui sonne à cette heure-ci. Moutilde me reconnait malgré mes poils de tête et mes cheveux de barbe. Au travers de la porte d’entrée, j’entends des pas de géant dévaler un escalier. Martin vient m’accueillir.