Toujours hébergé chez M & M’s.
Le père de Moutilde, Tug, nous fait le plaisir de passer. J’avais déjà rencontré Tug pour le déménagement vers Toulouse de Moutilde (et ses affaires). C’est tout un personnage et c’est agréable de l’avoir nous. Il fait beau, on mange tous les 3 sur le balcon (avec Martin, car Moutilde turbine toujours au taf), les Pyrénées sont juste en face et quand on regarde leurs cimes enneigées, on se dit tous que c’est un appel à faire une balade. Ca tombe pile poil car Martin connait la balade idéale en ce jour de grand soleil. Ah ? Ok ?
« Balade idéale au soleil » est le nom béarnais qui veut dire « balade dans la gadoue, à l’ombre des arbres et des ronces » :).
Au top départ, Tug prend la tête. Pas de pause pour Tug. Tug ne s’arrêtera pas.
– « Je ne m’arrêtes pas, sinon je ne repars pas ! » nous annonce-t-il.
Martin et moi, sommes donc contraints d’emboiter le pas de Tug La Flèche.
Dicton béarnais : Qui dit gadoue, dit « ça glisse bordel ».
Tentant de garder le rythme imposé par Tug La Flèche et dans ce méli-mélo de gadoue, bouillasse et boue, Martin ne cesse d’éprouver son sens de l’équilibre. Devant moi, équipé de son plus beau jean et de sa plus belle paire de baskets de ville, il frôle la catastrophe à plusieurs reprises.
– « Vince, t’as un jean beige et il reste immaculé, tu fais comment ? »
– « Bah c’est simple, tu mets un pote devant. S’il glisse, tu mets le pied ailleurs. »
Dicton béarnais : Qui dit gadoue, dit « bordel, j’ai glissé ».
Le sens de l’équilibre de Martin défaillit quand il met le pied sur une couche de gadoue qui se trouvait par dessus une couche de feuilles mortes humides, elle-même par dessus une autre couche de gadoue. Inévitablement, toutes ses couches instables (que l’on appelle aussi sauce béarnaise) cèdent sous le poids de mon compagnon de marche. Devant moi et au ralenti, je regarde un corps désarticulé, tombant de toute sa hauteur (environ 2 mètres) pour finir presque à plat sur le sol… gadoueux. Pas de doute possible, marque de gadoue à l’appui, la chute a presque entièrement été réceptionnée par la fesse droite du plus beau jean de Martin La Gadoue, qui peste contre un élément de la nature qui ne lui répondra jamais. Quelques minutes se passent avant que l’on ne se remette en route. Tug La Flèche ne s’est pas arrêté, il ne s’arrête jamais. Il est bien devant et il va falloir le rattraper sans réitérer l’exploit de Martin. Peu avant la sortie de la forêt ombragée, Martin & moi parvenons malgré tout à rallier notre devancier. C’est juste assez tôt pour voir le soleil tombé derrière un mur de montagnes… Je n’aurais pas beaucoup bronzé en cette belle journée ensoleillée ;).
On ne se moquera de la petite mésaventure de Martin et son jean qu’après être arrivés sains, saufs et secs… histoire d’être certains que la sauce béarnaise n’ait pas non plus agi sur notre sens de l’équilibre ;).
En tout cas, excellente journée pour moi en compagnie de Tug La Flèche et Martin La Gadoue.
Ce soir je trace la route pour le pays basque et oublier la sauce béarnaise :).