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7 nov – la balade d’Arudy avec Tug la Flèche et Martin La Gadoue

Toujours hébergé chez M & M’s.

Le père de Moutilde, Tug,  nous fait le plaisir de passer. J’avais déjà rencontré Tug pour le déménagement vers Toulouse de Moutilde (et ses affaires). C’est tout un personnage et c’est agréable de l’avoir nous. Il fait beau, on mange tous les 3 sur le balcon (avec Martin, car Moutilde turbine toujours au taf), les Pyrénées sont juste en face et quand on regarde leurs cimes enneigées, on se dit tous que c’est un appel à faire une balade. Ca tombe pile poil car Martin connait la balade idéale en ce jour de grand soleil. Ah ? Ok ?

« Balade idéale au soleil » est le nom béarnais qui veut dire « balade dans la gadoue, à l’ombre des arbres et des ronces » :).

Au top départ, Tug prend la tête. Pas de pause pour Tug. Tug ne s’arrêtera pas.
– « Je ne m’arrêtes pas, sinon je ne repars pas ! » nous annonce-t-il.
Martin et moi, sommes donc contraints d’emboiter le pas de Tug La Flèche.
Dicton béarnais : Qui dit gadoue, dit « ça glisse bordel ».
Tentant de garder le rythme imposé par Tug La Flèche et dans ce méli-mélo de gadoue, bouillasse et boue, Martin ne cesse d’éprouver son sens de l’équilibre. Devant moi, équipé de son plus beau jean et de sa plus belle paire de baskets de ville, il frôle la catastrophe à plusieurs reprises.
– « Vince, t’as un jean beige et il reste immaculé, tu fais comment ? »
– « Bah c’est simple, tu mets un pote devant. S’il glisse, tu mets le pied ailleurs. »
Dicton béarnais : Qui dit gadoue, dit « bordel, j’ai glissé ».
Le sens de l’équilibre de Martin défaillit quand il met le pied sur une couche de gadoue qui se trouvait par dessus une couche de feuilles mortes humides, elle-même par dessus une autre couche de gadoue. Inévitablement, toutes ses couches instables (que l’on appelle aussi sauce béarnaise) cèdent sous le poids de mon compagnon de marche. Devant moi et au ralenti, je regarde un corps désarticulé, tombant de toute sa hauteur (environ 2 mètres) pour finir presque à plat sur le sol… gadoueux. Pas de doute possible, marque de gadoue à l’appui, la chute a presque entièrement été réceptionnée par la fesse droite du plus beau jean de Martin La Gadoue, qui peste contre un élément de la nature qui ne lui répondra jamais. Quelques minutes se passent avant que l’on ne se remette en route. Tug La Flèche ne s’est pas arrêté, il ne s’arrête jamais. Il est bien devant et il va falloir le rattraper sans réitérer l’exploit de Martin. Peu avant la sortie de la forêt ombragée, Martin & moi parvenons malgré tout à rallier notre devancier. C’est juste assez tôt pour voir le soleil tombé derrière un mur de montagnes… Je n’aurais pas beaucoup bronzé en cette belle journée ensoleillée ;).

On ne se moquera de la petite mésaventure de Martin et son jean qu’après être arrivés sains, saufs et secs… histoire d’être certains que la sauce béarnaise n’ait pas non plus agi sur notre sens de l’équilibre ;).

En tout cas, excellente journée pour moi en compagnie de Tug La Flèche et Martin La Gadoue.

Ce soir je trace la route pour le pays basque et oublier la sauce béarnaise :).

6 nov – col de la Marie Blanque

Chez Martin & Moutilde.

Moutilde part travailler et nous, les hommes, bah on se la coule douce en faisant la sympathique promenade du circuit autour du col de la Marie Blanque :).

Au programme : vaches, cloches de moutons qui font du bruit, prairies pour les vaches, prairies pour les moutons aux cloches qui font du bruit, enclos pour les vaches, enclos pour les cloches qui font du mouton, abreuvoir pour tous les zanimals avec ou sans cloche qui font du bruit ou pas.

Le soir, bouffe maison bio, trouspinette et jeu du « 6 qui prend » pour tout le monde. Bah voilà que c’est de la bonne journée qui va bien.

5 nov – lac de Gaube & refuge des Oulettes – Arudy (4/4)

Je suis parti pour faire le circuit du col des Gentianes qui démarre de La Fruitière, mène aux lacs du Lutour et termine la demi-boucle par le glacier de Vignemale. Mais quand je monte à La Fruitière, je rencontre un chasseur rustre mais aimable, qui m’avertit que le temps va se dégrader (au nez ou grâce au bulletin météo, je ne sais point comment il l’a su). Cette rando étant plutôt longue, je préfère me la mettre sous le coude et me rabattre sur une autre randonnée dont le départ ne se trouve pas très loin.

Ainsi, aujourd’hui, le point de départ de ma rando change pour : le pont d’Espagne. Ce pont, qui n’est pas un pont donc…, est avant tout un immense parking permettant d’accueillir centaines de touristes et autocars de touristes pendant les saisons de forte affluence. L’entrée payante est gardée par des barrières… ouvertes. Hors saison, tous les services du site sont fermés mais à contrario, les barrières restent ouvertes pour indiquer la gratuité du lieu. Bel esprit. Et merci aussi au gars qu’a oublié d’éteindre la box internet de l’accueil (pourtant bel et bien fermé) et qui émet un Wifi ouvert de très bonne qualité, parfait pour des topos à télécharger en PDF avec carte et photos ;).

Depuis le pont d’Espagne et pour accéder au lac de Gaube, marche un peu courte mais comme je les aime : caillouteuse, inégale, technique et pentue. Le lac, lui, est au contraire une tranquille et solitaire masse d’eau, stagnant dans son lit de vieux pépère.

Il a fait froid cette nuit. D’ailleurs ce matin, le givre est au rendez-vous. La montée vers le lac de Gaube autorise une halte dans une petite clairière, devant laquelle je reste scotché. La rosée de l’herbe a glacé sous l’effet du froid. Les rayons bas du soleil d’automne font scintiller ce givre enherbé. Entre vert et blanc, jamais simple gazon n’a été aussi agréable à regarder.

Le parcours jusqu’au refuge des Oulettes est faite avec la même recette que la montée qui joint le pont d’Espagne au lac de Gaube. S’y ajoutent quelques ingrédients dont roches, falaises et chutes d’eau. Il ne fait pas beau mais c’est beau. L’atmosphère est grise, blanche, je ne sais plus. Je suis aux anges.

Il fait nuit, je suis rentré de rando, mais ma journée est loin d’être terminée…  Je choisis ma prochaine destination, le Béarn où je dois trouver le pont Lamary, point de départ de la randonnée du col de Pétragème.
– Jamais je ne trouverai le pont Lamary, jamais je n’effectuerai la marche jusqu’au col de Pétragème.

Il se trouve quand dans cette région, les ronds-points ont poussé un peu partout. Il se trouve que mon vieux TomTom GPS bombé, dont la cartographie date de plus de 10 ans, n’a pas été avisé de ces nombreux changements. Il se trouve qu’il pète les plombs et m’amène à Oloron, ville où encore plus de ronds-points ont germés. Il se trouve que je ne trouve pas « pont Lamary » sur ma carte routière au 1:400000. Il se trouve que je ne trouve rien du tout. Lassé, je repère un panneau McDo dans un de ces nombreux ronds-points, qui m’amène dans une Z.A. Je me gare au plus près de la vitrine aux effluves pour capter leur « WiFi gratuit et illimité » et sans consommation. Je commence à lire mes mails et là, je suis dans la 4ème dimension.

Martin, un ami que je n’ai pas vu depuis plusieurs mois, m’a envoyé un message. Dans le temps où on ne s’est pas vu, il a déménagé de Paris pour vivre dans les Pyrénées avec son amie Moutilde. Je savais qu’il cherchait à sortir de l’I-D-F, mais je ne savais pas que c’était fait. Lui, sait que je suis dans en vadrouille dans le sud. Il me donne son adresse au cas où je passe dans sa nouvelle région. Illico, je prends le GPS et je tape le nom de la ville « Arudy » comme destination. La jolie machine me donne un temps de parcours de 15 min. « C’est une blague ?? ». J’ai fait une erreur. Je retape le nom de la ville « Arudy » comme destination. La gracieuse machine me donne un temps de parcours de 15 min. « Bordel, c’est une blague ?!? ». Direction Arudy à 15 min. Ce n’était pas une blague, mon GPS est dépourvu d’humour. Je l’ai bien vu quand les 15 minutes se sont transformées en 30 min à force de faire 50 fois le tour des ronds-points qu’il ne connaissait pas…

Il fait nuit, je suis à Arudy, à l’adresse indiquée dans le mail venu de la 4ème dimension, auquel je n’ai même pas pris le temps de répondre. Je ne suis pas attendu quand j’appuie sur le bouton de l’interphone où est inscrit : « Martin & Moutilde ». Une tête aux cheveux oranges passe la fenêtre du 1er étage pour identifier l’hurluberlu qui sonne à cette heure-ci. Moutilde me reconnait malgré mes poils de tête et mes cheveux de barbe. Au travers de la porte d’entrée, j’entends des pas de géant dévaler un escalier. Martin vient m’accueillir.