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25 déc – traversée du Pépoiri (4/4)

en cours d’écriture…

NB: smartphone HS donc nouveau téléphone à l’ancienne, d’où ces photos de basse qualité.

24 déc – lac Nègre (la revanche) (3/4)

Cette rando avec un dénivelé de 720 mètres ne devrait normalement pas poser problème. Mais la neige change entièrement la donne. En effectuant ce parcours le 14 novembre, j’ai pu l’apprendre à mes dépens quand mes pattes se noyaient dans une poudreuse assez haute pour cacher le sentier et son balisage. Ce jour-là il m’eût été impossible de trouver ce lac Nègre, pourtant à quelques minutes du but. Revanche !

En voyant l’arrière-pays déneigé, je suppose qu’il en est de même pour le haut-pays. Direction donc le Boréon pour retrouver la lac Nègre, perdu ce 14 novembre. Je me rends vite compte que penser « moins de neige en décembre qu’en novembre » est une hérésie. Je ne parviens même pas à mener ma voiture au parking de Salèse, départ du parcours pédestre. Depuis la ville du Boréon, les 7 kilomètres de « route » à monter sont enneigés, ou plutôt glacés. C’est inévitable, cette fois je dois chaîner. Je roule tranquille quand la chaîne gauche casse en passant sur un caniveau en travers de la route et caché par le neige. Les deux roues y sont empêtrées. 1 seule chaîne sur roue motrice revient à ne pas être équipé (or véhicule 4×4). La voiture est coincée avec une chaîne enroulée autour de son essieu gauche. Il me faut démonter la roue pour la démeler et en faire une « demi-chaîne » qui me permet de reculer le mètre nécessaire à sortir du caniveau. Mais ma bidouille de fortune recasse, s’enroule à nouveau autour de l’essieu au point d’empêcher la roue de tourner. Démontage de roue + démélage des noeux de chaîne : seconde ! Cette aventure dure une heure et demie au cours de laquelle je passe une bonne partie à ne plus sentier mes doigts frigorifiés. Décidément, ce lac ne veut pas de moi ? Je suis pourtant bien décidé à graver mon nom sur sa surface gelée. J’en ai encore le temps, mais il faut partir maintenant. Je laisse donc la voiture sur le bas-côté et fait à pied les quelques kilomètres qui me séparent de mon point de départ originel.

Malgré une bonne épaisseur, la neige est plus tassée, elle a « bougée » et m’autorise une marche plus facile qu’au mois de novembre. Plusieurs monticules de neige fraîche, signes de récentes avalanches, me barrent le passage. Je suis contraint de changer mon itinéraire qui pointait droit vers le prochain col (de Salèse). Col atteint et après un délicat passage verglacé en dévers, je retrouve des traces de raquettes qui semblent mener à mon but. A 2100 mètres, la neige est plus fraîche et n’a pas encore bougée. Je m’enfonce de 50 à 80 cm à chaque pas. Comme en novembre, j’en bave mais… j’ai les conditions météos avec moi pour m’encourager : soleil, ciel bleu, aucun vent. Je marche encore une bonne heure et demie avant de revérifier mon altitude. Mon GPS rando m’indique 2560 mêtres, soit 200 mètres au dessus de ce satané lac. J’effectue un tour d’horizon : aucune étendue plane blanche, aucun lac en vue. En revanche, j’aperçois un skieur de randonnée. Il se trouve en contre-bas à quelques centaines de mètres. J’extrapole sa trace prochaine et me déplace à flanc de montagne pour tenter de l’intercepter. Chose faite, je lui demande où se trouve ce lac Nègre si bien caché. Contrarié par mon intervention qui le déconcentre dans sa langoureuse montée, il m’explique avec condescendance que je suis en route pour la cime de Frémamorte qui marque la frontière avec la frontière italienne. Il se tourne alors d’un quart de tour pour me désigner une large zone d’ombre. Je dois la pointer pour retrouver mon lac, et donc redescendre pour remonter. Décidément, ce lac ne veut pas de moi ? Aussitôt son dernier mot prononcé, il baisse la tête vers ses spatules et se remet à avancer, me signifiant ainsi que notre brève communication venait d’être coupée. C’est non sans effort ni rage que je fais ma nouvelle trace dans la poudreuse qui me relie à la zone d’ombre désignée par ce charmant skieur. 1 heure passe, j’ai les pieds trempés mais chaud, et il est temps de vérifier mon altitude. Quand je tourne la tête pour sortir le GPS de mon sac à dos, j’aperçois plus bas une étendue plane et blanche. Je surplombe mon lac tant attendu, ma récompense. Vidéos, photos, roulades dans la neige, hiphiphourra, tout y passe et je m’installe non loin, à le contempler le temps d’un long déjeuner.

Ayant profité largement de mon dû et d’un beau temps très impropable pour cette saison à cette altitude (je suis en tee-shirt/short/pieds nus sur mon rocher déjeuner), ma marche du retour se fait en grande partie dans la nuit. Heureusement, ayant « pointé » les coordonnées GPS de ma voiture avant de partir, je suis guidé et serein. Je rentre à quai, ravi de ma journée. Les quelques glissages et chutes sur coxis ne réussiront pas à me la ternir.

NB: smartphone HS donc nouveau téléphone à l’ancienne, d’où ces photos de basse qualité.

6 déc – calanque de Port-Pin – calanque de l’Escu – calanque d’En-Bau (4/4)

Seconde journée à vadrouiller dans les calanques de Marseille. Aujourd’hui, je suis d’abord du côté de Cassis pour repartir vers Marseille, la calanque de l’Escu et son fameux parcours aérien (Corniche du Pécheur et le Pas du Bénitier). Il fait encore plus beau qu’hier….si si c’est possible !

Calanque de Port-Pin : ma préférée ! Petite plage encadrée de pins, calme et paisible (en tout cas en ce début de décembre), eau transparente, roche à même la mer… j’adore. J’adore tellement que j’y reste un bon moment quand j’essaie de suivre le littoral et rejoindre la calanque d’En-Bau… Ma rando se transforme alors en varappe et après plusieurs goutes de sueurs froides, je rejoins sagement le sentier que j’ai bêtement délaissé… Enfin, c’était intense mais beau ! A noter la petite attraction du coin : le trou du souffleur, que je trouve par hasard, bien que vu dans le topo (cf vidéos, c’est particulier).

Calanque d’En-Bau : un canyon dans la mer ! A voir absolument. La plage reste moins douillette que celle de Port-Pin, que je préfère par son côté intimiste.

Retour en voiture vers Marseille et son lieu-dit Callelongue pour marcher vers la calanque de l’Escu. Le parcours est intéressant puisqu’il passe par « des passages aériens et descente vertigineuse », explique le topo. La dangerosité de ces passages (Corniche du Pécheur et le Pas du Bénitier) ainsi que les termes employés par le topo sont légèrement exagérés (bé oui couillon, tu es à Marseille), mais ils restent tout de même l’attraction la plus marquante de cette rando, surtout de nuit. Ils sont en fait une sorte de via ferrata puisqu’on y est guidé par un cable. Je m’y amuse un peu (cf vidéos), y fait des aller-retour…puis je rentre dans la nuit, comme cela devient mon habitude dans mes randos sympas 🙂

« de 2 »

5 déc – Sermiou & Morgiou (4/4)

Je vois le panneau Marseille sur l’autoroute : oh… pourquoi ne pas se faire les calanques ? C’est ainsi que mes 2 journées sur ce parc naturel se sont programmées. Et j’ai bien fait car je ne m’attendais pas à tomber sur pareil site en venant randonner ici.

Entre les bouchons de la ville(pfff…) et la mer à quelques centaines de mètres de moi, je suis totalement dépaysé. J’ai la chance (encore) d’avoir un temps magnifique avec moi et c’est en short/tee-shirt que j’entre dans le parc proprement dit : « Immense ce parc !! », puis « magnifique ce parc !! ». Au bord de la commune de Marseille, trône-ici ces calanques « immenses » et « magnifiques ». Sermiou est un village de bord de mer, constitué essentiellement de maisons de vacances et déserté par leurs riches propriétaires qui ne chérissent apparemment pas cette saison de fin d’automne. Son côté rustique a heureusement été préservé et la calanque, dans laquelle il est encré, enjoliverait un immeuble béton de 20 étages. Je lui préfère tout de même le paysage qui l’entoure. Quant à Morgiou, il s’agit d’un petit village portuaire, également encré dans une calanque, mais qui semble, lui, habité par des locaux, peu nombreux et peu accueillants en cette morte saison. Je lui préfère aussi et largement le paysage qui l’entoure.

Très belle journée et très bonne surprise en découvrant ces calanques. Je pars pour Cassis, prochaine étape pour randonner dans ces calanques.

4 déc – route des crêtes (4/4)

La route des crêtes est un circuit à effectuer en voiture qui offre différents belvédères. Grand panorama sur le Grand Canyon du Verdon assuré et c’est ce que je décide de (re)faire aujourd’hui. Ce ne sera pas une rando, mais je n’ai pas tout à fait envie de quitter la région.

Avec un enneigement à faire fuir une dameuse (bon peut-être moins que ça…), la route des crêtes, qui peut recevoir des centaines de touristes en période estivale, est aujourd’hui déserte. Je ne suis équipé mais je ne veux pas chaîner les roues de la voiture… pas marrant. Je dois m’y reprendre à 6 reprises pour passer les quelques lacets et monter jusqu’au premier belvédère. Quand je me retrouve à patiner, les roues enfoncées dans la neige, je fais marche arrière jusqu’à une zone où le bitume apparait (soit plus d’1 kilomètre en arrière…), seul endroit où je peux prendre de la vitesse : j’appelle ça ma rampe de lancement….bref, je m’amuse.

Belvédère atteint, je suis rejoint par 2 photographes animaliers (Patrick et sa soeur que je salue), qui viennent « shooter du rapace ». En effet, vers 12h, des vautours ont l’habitude de danser avec les vents « chauds » ascendants du canyon et ce belvédère est un parfait endroit pour les photographier. Tous 2 très sympas, je reste finalement la quasi journée avec eux à discuter de tout et de rien, déjeuner, mais surtout à attendre qu’un vautour prenne la pause ! La patience de Patrick n’est que très peu récompensée car il ramène peu de clichés intéressants, semble-t-il. Et pour cause, les vautours sont fainéants aujourd’hui et restent souvent à distance, trop loin pour être immortalisé sur une photo. De mon côté, je passe une très bonne journée en leur compagnie. De toute manière l’objectif-photo de mon téléphone qui téléphone pas, ne rivalise pas avec le zoom 500 mm, 8 kg de Patrick.

3 déc – sentier du Blanc Martel – sentier de l’Imbut (4/4)

Me voilà revenu dans les gorges du Verdon pour y effectuer ma boucle. J’étais venu randonner ici fin octobre, la sécheresse sévissait tellement en cette période que même les buis avaient cramé, chose qui n’était pas encore arrivée dans la région. Aujourd’hui et en ce début de décembre, la neige recouvre une bonne partie du paysage. La route pour accéder au chalet de La Maline (point de départ du sentier touriste du Blanc Martel) n’est pas encore déneigée. C’est d’autant plus inattendu pour moi qui randonnait dans ce site en short + tee-shirt il y a à peine plus d’un mois. Le soleil est au rendez-vous, le ciel est bleu et je me régale à l’avance de ma future délicieuse journée. Déjà sur le trajet en voiture et dans la neige jusqu’au chalet, je suis comme un gamin qui découvre cette neige pour la première fois.

Après avoir mon temps avec un chat qui sert à rien, je pars sur le sentier enneigé du Blanc Martel pour rejoindre la Mescla, petit balcon au bord du Verdon qui offre une beau panorama sur les gorges homonymes. Murielle, avec qui j’avais randonnée en octobre, avait pris des photos. J’essaie donc de prendre quelques unes des miennes avec le même cadrage pour comparer les 2 saisons. C’est très surprenant… Après la Mescla, je pousse encore un peu sur le sentier du Blanc Martel pour faire ensuite demi-tour car je veux me faire le sentier de l’Imbut dans la foulée, et je dois revenir sur mes pas pour le rejoindre. Le sentier de l’Imbut est un parcours accidenté qui suit les méandres creusés par le Verdon. On y admire sans cesse ses eaux verdoyantes et l’itinéraire (plus technique que celui du Blanc Martel) reste, à mon goût, plus spectaculaire et impressionnant.

Le retour vers l’Imbut sera rapide : mes enjambées sont rythmées, je cours même un peu pour gagner du temps. C’est la pleine forme et j’ai déjà pris le temps d’admirer le paysage à l’aller. J’atteins la passerelle qui me permet de rejoindre la rive gauche du Verdon et le sentier de l’Imbut quand je m’aperçois que le sentier (et d’ailleurs la passerelle elle-même) est fermé pour travaux de sécurisation. Des chutes de pierres régulières rendent notamment le trajet dangereux. En octobre, le sentier devait déjà être fermé pour les mêmes raisons, mais les travaux n’avaient pas commencés et aucune barrière n’était installée. Aujourd’hui, 2 barrières sont placées de chaque côté de la passerelle pour bloquer le passage. Or, je n’ai pas fait tout ce chemin pour rien. Je décide donc d’user de mon Opinel pour me permettre de passer. Je n’ai finalement qu’à couper un seul câble pour rejoindre mon itinéraire (je m’excuse auprès de la société qui mène les travaux, mais au vu de ce que je trouverai ensuite sur les lieux des-dits travaux, je crois que l’on me pardonnera ma soif…).

Sur ce sentier, je m’amuse comme un fou : succession de montées et de descente, caillasse, chemin technique, rapide…bref c’est ma marche. Et malgré un soleil étincelant que je ne verrais plus car je marche dans ces gorges étroites où il ne passe pas (en tout cas en cette saison), le paysage qui m’est donné est magnifique. L’eau du Verdon est verte et translucide, la roche est couverte d’un léger manteau de neige et les falaises semblent avoir été dessinées par un grand maître. Seul bémol, je suis effectivement constamment à l’ombre et ce sera difficile de restituer sur photo ce que j’admirerai aujourd’hui. J’atteins le point de destination que je me suis fixé peu avant la nuit : le Chaos de l’Imbut, un enchevêtrement et un dédale de roches énormes, parfait endroit pour déjeuner quand le soleil est au rendez-vous (cf moi d’octobre). Petite vidéo, puis je reste un bon moment pour apprécier ce Chaos et la roche qui le forme. Je repars juste avant la tombée de la nuit pour ne pas perdre une goute de cette journée.

Mon retour du Chaos de l’Imbut vers la passerelle, ensuite toute la remontée vers le chalet de La Maline se fait, comme prévu, presque entièrement de nuit. J’y prends autant de plaisir que tout ce que j’ai pu marcher aujourd’hui. Seul, comme souvent… pas un chat, pas même un chat qui sert à rien. Cette journée fut un délice.

30 nov – circuit de Fontanalbe (4/4)

Randonnée facile mais complémentaire à celle effectuée dans la vallée des Merveilles. Je devrais y retrouver neige (qui finalement me manque), peintures rupestres, lacs et beaux panoramix.
Moins merveilleuse que celle qui porte ce nom, cette vallée reste tout de même de toute beauté. Le beau temps est au rendez-vous malgré un seul et unique nuage qui me cache régulièrement le soleil. Ces 2 compères ne cesse de s’éloigner l’un de l’autre pour s’attirer à nouveau, me laissant très régulièrement à l’ombre et au froid. Qu’importe, j’ai mon plein de soleil et je suis occupé à contempler le paysage parsemé de petits lacs gelés. Je remercie tout de même le soleil qui restera à découvert et m’accompagnera pour mon déjeuner en bordure de lac. C’est d’ailleurs le seul moment où je croiserais d’autres randonneurs. Mais le fait marquant de cette journée, ce sont les rencontres animalières avec plus d’une vingtaine de chamois qui se sont offerts à mes yeux. Merci les gars.

Je pourrais le répéter pour chaque topo de randos : la plupart d’entre-elles se déroule sans rencontre aucune. Je marche seul comme dirait l’autre, et ça ne me dérange en rien. Les exceptions se font lors des week-end, où je peux croiser quelques locaux. Mes compagnons sont le soleil, le ciel et la terre ;)…. mais aussi et surtout les lumières d’automne, parfois les premières neiges hivernales, et maintenant la faune locale qui semble trouver ma présence moins troublante. Bah me suis bien lavé pourtant ! Je sens plus le bouc bordel ??!? Quoiqu’il en soit, l’automne reste une belle saison pour randonner, même si plus difficile que celle du printemps. 

17 nov – vallée des Merveilles (4/4)

Rare rando que j’aurai prévue à l’avance, la vallée des Merveilles est un vaste cirque classé monument historique. Destination phare de nombreux touristes en saison estivale, je ne croiserai pas un chat en ce jour du 17 novembre. Paysages grandioses, nombreux lacs, sculptures rupestres et… beaucoup de neige en perspective.

Au final : marche facile, pleine journée en solitaire sous le soleil et dans la neige, paysages largement à la hauteur du nom que porte la vallée. Retour avec les yeux émerveillés !

14 nov – lac Nègre (4/4)

Dès le parking de Salèse, point de départ du parcours, neige et glace forment ensemble le tapis de marche pour cette longue journée, la plus difficile de toutes.

Cette rando, malgré un dénivelé conséquent, devait se passer sans anicroche… c’était sans compter avec la neige ! Je glisse, je patauge et après 1 heure de marche, je m’enfonce, je m’enfonce et je m’enfonce très très beaucoup. De temps en temps, je transperce la neige pour tomber dans un trou caché. A deux reprises ma jambe droite se retrouve plantée dans l’extrémité d’un rocher bien aiguisé. Bon pas grave, le froid diminue la douleur. Ici la neige n’est pas fraiche, elle date de plusieurs jours et le vent a bien eu le temps de glacer sa surface. A chaque enjambée et sans guêtres, cette surface glacée et presque rigide coupe joyeusement le bas de mes tibias, qui se retrouveront en sang à la fin de la journée. Bah pas grave, le froid diminue la douleur. Sans guêtres toujours, la neige se faufile entre le pantalon et la chaussure pour stagner au niveau des chevilles, qui resteront brulées plusieurs jours. Bof pas grave, le froid…

Je m’étais préparé à ce que la neige me cache l’essentiel du balisage et c’est bien le cas. Mais je pensais pouvoir repérer la forme sinueuse du sentier dans cet immense agglomérat de flocons. Que nenni ! Pour avancer je dois me rabattre sur des traces faites par des raquettes. Reste que les raquettes montent les pentes enneigées quand les chaussures de rando s’y enfoncent au lieu d’avancer. Un béa-bat que j’ai bien volontiers oublié… Et puis quelles traces suivre ? Me voilà donc à déambuler, à sillonner le manteau blanc, à fatiguer mes maigres pattes. Hasard ou pas, je tombe après quelques heures sur un col panneauté d’une balise numérotée, qui m’indique le lac Nègre à 15 min. Soulagement intense, car le vent commence à souffler fort et froid. 15 min ? 15 min en moto-neige oui !!! Je n’ai jamais trouvé ce lac et ce n’est pas faute d’avoir cherché pendant plus d’une heure et demie… du mauvais côté !!?! Je suis exténué quand, au moment précis et difficile où je choisis d’abandonner, je tombe sur une rare balise visible qui me fait comprendre. J’ai rejoint la balise numérotée du col grâce à des traces de raquettes qui m’ont fait croire que j’étais dans le bon sens. Erreur ! Car à ce moment-là, je rebroussais chemin vers cette même balise. Sans le savoir, je suis passé au bas du court ressaut à gravir pour rejoindre le lac (ressaut dont parle le topo). Je lui faisais dos et m’en éloignais quand j’ai trouvé la balise. Depuis, je cherche cette pente et le lac donc, du mauvais côté… Loi de Murphy ? Non. Loi de la montagne ou plutôt : loi de « suis pas les raquettes bordel » ;). Trop fatigué et la nuit qui tombe dans 1 heure, je décide de ne pas tenter le diable blanc. Retour au bercail.

Avec la neige, le chemin du retour n’est pas beaucoup plus facile en descente. J’ai aussi la bonne idée de me perdre une nouvelle fois. La nuit tombe dans peu de temps et même avec une frontale, il me sera alors difficile de retrouver mes traces aller ou celles d’une raquette. Là, le souffle d’un vent glacial qui ne vient pas de la montagne me passe dans le dos. Heureusement les raquettes me sauvent d’une nuitée à belle étoile, car ce sont leurs traces qui me permettent de rejoindre le sentier et mes propres traces matinales. Alors rassuré (et réconcilié avec la raquette), je m’aperçois que le tuyau et l’embouchure de mon camelbak se sont gelés, rendant impossible l’aspiration d’eau. J’ouvre donc mon sac pour boire à même la poche, mais il ne reste presque plus d’eau à l’intérieur. Je n’avais pas prévu autant de marche, je n’ai donc pas pris de bouteille d’eau additionnelle. Bah pas grave, je boirai l’eau d’un cours d’eau, ce n’est pas ce qui manque ici et tant pis pour la diarrhée du lendemain. Je finis par retrouver la piste de 4×4 prise à aller, que je suis censé emprunter sur quelques centaines de mètres seulement. Malheureusement dans le noir, je ne vois pas la bifurcation vers le GR qui me ramène au parking où je suis garé. Trop avancé quand je m’aperçois de mon erreur, je décide de ne pas faire marche arrière et poursuivre la piste de 4×4. Elle mènera bien vers une destination habitée. Cette interminable piste me reconduit finalement à mon parking : le GR permettait en fait de largement raccourcir ce trajet.

10 heures de marche dans la neige ou la glace : plein les pattes & plein les yeux. Avec une nature gracieuse mais hostile, son lac introuvable, un sentier souvent perdu et une marche éprouvante, cette journée sera l’une des plus marquante de mon aventure rando-voiture.

Topo vidéo en « noir & noir » et autres ci-dessous.

13 nov – circuit de la Tortisse (4/4)

Après une très mauvaise nuit, un ciel matinal bien gris, rendez-vous au hameau de Bousiéyas pour la rando de la crête de la Blanche. Malheureusement, encore une route fermée au niveau du Pra, hameau qui se résume en une vingtaine de maisons totalement à l’abandon, sorte de village fantôme dont les toits ont été transpercés par le temps. Difficile de se motiver cette atmosphère morne. Je trouve pourtant de quoi me motiver grâce au topo d’une rando qui partirait de ce coin déserté et qui permettrait de découvrir les lacs de Vens.

Le début du parcours est à l’image du hameau du Pra, tristoune à souhait. Heureusement après 1 heure de marche pour passer le premier col, la neige et le soleil se donnent rendez-vous au même moment pour m’offrir une vue panoramique et grandiose. 10 cm, 20cm, ensuite 50cm, puis sans doute plus d’1 mètre de neige, le sentier devient difficile à arpenter sans équipement approprié (guêtres, raquette ou crampons, etc…). Il devient même invisible sur les passages en balcon où je tente de m’aventurer. Il me faudra 1h pour faire quelques centaines mètres à peine, en essayant d’éviter ce que je pense être des plaques neiges. Craignant l’avalanche, je décide de passer au-dessus d’elles. J’y retrouve d’ailleurs des traces de raquettes qui me confortent dans mon choix. Je passe quelques vallons espérant voir à chaque fois la fin de ce passage en balcon, mais cela devient difficile et dangereux. En plus des plaques de neige qui peuvent se détacher, je n’ai ni crampons ni piolet et si je glisse, je dévale toute la pente. A contre-coeur, je fais demi-tour. Il me faudra presque du double de temps pour revenir sur un plancher plus hospitalier. Je n’avais pas prévu que le peu de pente serait bien plus difficile encore à descendre. A mi-parcours, mes 4 membres arrimés dans la neige, je prends une pause à un moment de doute. Je souffle et me rappelle mes quelques rudiments de marche en haute-montagne : tu t’accroches, tu vérifies, tu fais un pas, tu recommences. Je fais même quelques photos pour concentrer mon esprit sur autre chose. Sérénité retrouvée, je regagne mon accueillant plateau enneigé, pas à pas. Ai-je surestimé ou sous-estimé la dangerosité des pas que je viens d’effectuer en aller-retour ?

Je reviens au hameau du Pra accompagné du crépuscule et de quelques chamois. Déçu de ne pas être arrivé au bout, j’ai tout de même eu de bons clichés, de belles vues, de magnifiques ombres & lumières, ainsi que quelques sueurs froides dont je me souviendrais longtemps. Au final, ce fut une des meilleurs journées de ce trip rando. Je referai ce parcours, une autre fois et jusqu’au bout, avec ou sans neige…

8 nov – gorges d’Ehujarre – lac de Gaube (4/4)

Je suis dans le pays basque Est, près de Sainte-Engrâce pour randonner sur le circuit des gorges d’Ehujarre. Il est très tôt, idéal pour commencer une rando d’automne, mais le temps est gris et morne. Toute comme je n’ai pas senti la Cerdagne, je ne sens pas non plus l’endroit où je me trouve. J’ai en tout cas la même sensation qui ne me donne pas envie de rester. J’adore pourtant le littoral de la côte basque, et même son arrière-pays, alors je me dis que ce n’est qu’une sensation faussée, que je devrais marcher et on verra bien. Mais j’effectue cette randonnée sans entrain. Ce n’est pas très rationnel, mais j’ai appris écouter ce ressenti car en voyage comme en rando, il m’a souvent guidé vers les bonnes destinations, au bon moment.Tout comme la Cerdagne, la région du pays basque Est est probablement une belle destination, mais ce n’est pas le moment, le timing n’est pas raccord avec le temps, etc… Bref, je trace ailleurs.

Ailleurs, c’est à La Fruitière dans le val d’Azun, où j’ai gardé une rando sous le coude : le col de la Gentiane. Malheureusement quand j’arrive devant la route de montagne qui mène à La Fruitière, elle est fermée en prévision du mauvais temps. Je n’ai vraiment pas envie de me taper à pied la route bitumée de plusieurs kilomètres.

Il commence effectivement à bien neiger et il fait suffisamment froid pour que les flocons forment la première couche de neige de cette fin d’année. Je décide donc (tardivement) de retourner non loin d’ici, au pont d’Espagne et grimper jusqu’au lac de Gaube. J’espère y jouïr d’un panorama redessiné par la neige. Banco! Recouvert de poudreuse et décoloré par d’épais nuages poivre et sel, le paysage diffère totalement de celui sillonné il y a tout juste 3 jours. Je suis seul avec mon ami Silence, j’ai l’impression de pouvoir entendre le bruit des flocons se déposer sur le sol…un régal.

A la moitié du chemin, je rencontre un garde forestier qui fait le même trajet que moi. Sourire béat devant le spectacle, à ce rare moment de la saison où aucun touriste (presque) ne perturbe son parcours enneigé, il est pourtant ici pour travailler. Il repère (à l’oeil…) les éléments perturbateurs voire dangereux du sentier qu’il fera sécuriser avant la prochaine fournée de touristes (arbres morts, branches prêtes à tomber, gros cailloux pas cool, etc…). Après quelques mots échangés quant à notre présence privilégiée à tous les deux, on se suit silencieusement jusqu’au lac de Gaube, profitant très largement de ce qui nous est offert.

Parti tard, je rentrerai de nuit pour la première fois, à la frontale, et dormirai dans la voiture au pont d’Espagne. Cette rando qui m’aura montré les premières neiges de la vallée, restera gravée dans mes neurones.

C’est aussi le jour où je découvre que mon sac, commencé au mois de juillet, cache un inattendu cadeau : un smart-phone totalement oublié entre 2 pulls, sans carte SIM mais appareil photo. Ce sera la première rando dont je rapporterai les photos (& vidéos).

5 nov – lac de Gaube & refuge des Oulettes – Arudy (4/4)

Je suis parti pour faire le circuit du col des Gentianes qui démarre de La Fruitière, mène aux lacs du Lutour et termine la demi-boucle par le glacier de Vignemale. Mais quand je monte à La Fruitière, je rencontre un chasseur rustre mais aimable, qui m’avertit que le temps va se dégrader (au nez ou grâce au bulletin météo, je ne sais point comment il l’a su). Cette rando étant plutôt longue, je préfère me la mettre sous le coude et me rabattre sur une autre randonnée dont le départ ne se trouve pas très loin.

Ainsi, aujourd’hui, le point de départ de ma rando change pour : le pont d’Espagne. Ce pont, qui n’est pas un pont donc…, est avant tout un immense parking permettant d’accueillir centaines de touristes et autocars de touristes pendant les saisons de forte affluence. L’entrée payante est gardée par des barrières… ouvertes. Hors saison, tous les services du site sont fermés mais à contrario, les barrières restent ouvertes pour indiquer la gratuité du lieu. Bel esprit. Et merci aussi au gars qu’a oublié d’éteindre la box internet de l’accueil (pourtant bel et bien fermé) et qui émet un Wifi ouvert de très bonne qualité, parfait pour des topos à télécharger en PDF avec carte et photos ;).

Depuis le pont d’Espagne et pour accéder au lac de Gaube, marche un peu courte mais comme je les aime : caillouteuse, inégale, technique et pentue. Le lac, lui, est au contraire une tranquille et solitaire masse d’eau, stagnant dans son lit de vieux pépère.

Il a fait froid cette nuit. D’ailleurs ce matin, le givre est au rendez-vous. La montée vers le lac de Gaube autorise une halte dans une petite clairière, devant laquelle je reste scotché. La rosée de l’herbe a glacé sous l’effet du froid. Les rayons bas du soleil d’automne font scintiller ce givre enherbé. Entre vert et blanc, jamais simple gazon n’a été aussi agréable à regarder.

Le parcours jusqu’au refuge des Oulettes est faite avec la même recette que la montée qui joint le pont d’Espagne au lac de Gaube. S’y ajoutent quelques ingrédients dont roches, falaises et chutes d’eau. Il ne fait pas beau mais c’est beau. L’atmosphère est grise, blanche, je ne sais plus. Je suis aux anges.

Il fait nuit, je suis rentré de rando, mais ma journée est loin d’être terminée…  Je choisis ma prochaine destination, le Béarn où je dois trouver le pont Lamary, point de départ de la randonnée du col de Pétragème.
– Jamais je ne trouverai le pont Lamary, jamais je n’effectuerai la marche jusqu’au col de Pétragème.

Il se trouve quand dans cette région, les ronds-points ont poussé un peu partout. Il se trouve que mon vieux TomTom GPS bombé, dont la cartographie date de plus de 10 ans, n’a pas été avisé de ces nombreux changements. Il se trouve qu’il pète les plombs et m’amène à Oloron, ville où encore plus de ronds-points ont germés. Il se trouve que je ne trouve pas « pont Lamary » sur ma carte routière au 1:400000. Il se trouve que je ne trouve rien du tout. Lassé, je repère un panneau McDo dans un de ces nombreux ronds-points, qui m’amène dans une Z.A. Je me gare au plus près de la vitrine aux effluves pour capter leur « WiFi gratuit et illimité » et sans consommation. Je commence à lire mes mails et là, je suis dans la 4ème dimension.

Martin, un ami que je n’ai pas vu depuis plusieurs mois, m’a envoyé un message. Dans le temps où on ne s’est pas vu, il a déménagé de Paris pour vivre dans les Pyrénées avec son amie Moutilde. Je savais qu’il cherchait à sortir de l’I-D-F, mais je ne savais pas que c’était fait. Lui, sait que je suis dans en vadrouille dans le sud. Il me donne son adresse au cas où je passe dans sa nouvelle région. Illico, je prends le GPS et je tape le nom de la ville « Arudy » comme destination. La jolie machine me donne un temps de parcours de 15 min. « C’est une blague ?? ». J’ai fait une erreur. Je retape le nom de la ville « Arudy » comme destination. La gracieuse machine me donne un temps de parcours de 15 min. « Bordel, c’est une blague ?!? ». Direction Arudy à 15 min. Ce n’était pas une blague, mon GPS est dépourvu d’humour. Je l’ai bien vu quand les 15 minutes se sont transformées en 30 min à force de faire 50 fois le tour des ronds-points qu’il ne connaissait pas…

Il fait nuit, je suis à Arudy, à l’adresse indiquée dans le mail venu de la 4ème dimension, auquel je n’ai même pas pris le temps de répondre. Je ne suis pas attendu quand j’appuie sur le bouton de l’interphone où est inscrit : « Martin & Moutilde ». Une tête aux cheveux oranges passe la fenêtre du 1er étage pour identifier l’hurluberlu qui sonne à cette heure-ci. Moutilde me reconnait malgré mes poils de tête et mes cheveux de barbe. Au travers de la porte d’entrée, j’entends des pas de géant dévaler un escalier. Martin vient m’accueillir.

3 nov – Port de Vénasque (4/4)

Au départ du lieudit de l’Hospice de France (qui n’est en rien un hospice), je commence une longue et lancinante montée ombragée, juste milieu entre « ça monte cool… » et « cool, ça monte ! ». Pourtant pas difficile, le rythme des pas est difficile à trouver. Un vent glacial, qui remonte régulièrement la pente par rafale, n’aide pas beaucoup, surtout qu’il court plus vite que je ne marche.

2 heures plus tard, je suis toujours dans cette même et unique ascension de l’aller, à m’user les pattes peu rodées. Un dernier ressaut plus sportif, où je me sens plus à l’aise, m’annonce le début de la fin de cette moitié de rando. Là le paysage autour de moi change. Déjà, le vent ne souffle plus par rafale, mais régulièrement et plus violemment. Ensuite, l’herbe et la terre ont laissé place à de la roche foncée, striée et acérée. Je ne peux pas me tromper car le seul passage à travers cette roche, qui forme plus ou moins des falaises, est un couloir large de 2 ou 3 mètres à peine. Ce couloir laisse entrevoir la vallée qui se trouve de l’autre coté. Effectivement, une vingtaines de mètres plus tard, je bénéficie d’un panorama à 180 degrés et ça ne pourra que descendre depuis ce point. La vue n’est pas très diversifiée : prairies, montagnes, et au loin montagnes avec neige, mais c’est agréablement pastoral, j’apprécie vraiment. Encore 20 mètres en descente cette fois-ci et le vent disparait. Encore 200 mètres et le soleil fait son apparition. Encore 500 mètres, mon spot déjeuner m’attend.

Le premier randonneur que je rencontre, arrive de là où je dois repartir. Il s’arrête, intrigué par mon sandwich au truc bizarre qui dépasse du pain. J’en profite pour lui demander où on est, ce qu’il a vu par où il vient, si je peux regagner l’Hospice de France par son itinéraire, et puis « c’est quoi ce Port de Venasque et il est où ? ». Bref, les questions habituelles d’un randonneur aguerri. Là, je le vois sourire gentiment avant de pointer du doigt le couloir en crête que j’ai passé 30 min auparavant : « Si tu viens de l’Hospice de France, tu as forcément passé le Port de Venasque qui se trouve là-haut. Le mot Port, dans le cadre de la montagne, signifie Porte en espagnol et désigne un passage frontalier. Ici on est en Espagne. ». Bah j’ai bien l’air con moi maintenant. Étant raisonnablement pas crétin, je me doutais bien qu’à 2000 mètres d’altitude, je ne verrais pas un port rempli de bateau de plaisance en train de croupir à quai. Mais de là à m’imaginer que Port signifie Porte… Si tu le sais pas, tu le sais et puis Porte se dit Puerta en espagnol ! Encore un patois local sorti du fin fond d’un bourg de montagne déserté ;). Pourquoi en montagne, rien n’est ce qu’il est ? Un hospice n’est pas un hospice, un port n’est pas un port, un pont n’est pas un pont (cf Pont d’Espagne), etc… bah comment que je fais moi après pour m’y retrouver ? Y a marqué « pont », moi je cherche un pont quoi :).

Devant le randonneur pourtant pas néophyte mais bel et bien naïf que je suis, ce sympathique diplomate ne me prend pas de haut. Au contraire, il m’explique son itinéraire et me conseille de le suivre en sens inverse pour regagner l’Hospice de France. J’évite ainsi la longue marche dans la montée qui devrait, en sens inverse et si je ne me trompe pas, devenir une descente. En plus j’aurais droit à un changement total de paysage, avec de grandes plaines à la Pyrénéennes. Je prends cette option et lui demande plus de précision : « par où je passe ? ». Et voilà le moment crucial de la sortie de carte IGN chère au « randonneur que lui y se perd pas, le gars ». Bon c’est un choix, mais je randonne sans carte ni montre (enfin jusqu’à ce que je trouve le tel dans mon sac 5 jours plus tard). Pour l’itinéraire, je lis avant de partir ou j’embarque avec moi la page du topo qui m’intéresse. Pour avoir l’heure, je n’ai besoin que de mon savoir-faire : je regarde la position du soleil dans le ciel et peux dire avec grande précision : « il fera nuit tout à l’heure ». Mais le randonneur plus avisé « ka toujours la carte IGN sur lui » sort cette même carte à la moindre occasion. « Par où faut passer ? », hop sortie de carte. « D’où tu viens ? », hop sortie de carte. « Tu connais la météo locale pour demain ? », hop sortie de carte. « Moi c’est Vince, et toi ? », hop sortie de carte. « On fait un scrabble ? », hop sortie de carte. La carte IGN est le saint Graal du randonneur, tout y est inscrit, noté, défini, ça prédit l’avenir et c’est connecté à Facebook. Moi je prends ça en mains et si j’ai de la chance, elle est dans le bon sens. Ca me donne plus d’assurance quand je fais la tête du gars qui comprend à quoi servent les jolies lignes décoratives sur le dessin de la montagne.

Pour le coup, ma question « Par où je passe ? » mérite effectivement une séance en présence du Saint Graal des randonneurs. Employant des termes Saint-Graalistes, je ne comprends pas tout ce qu’il m’explique, mais ça ne se voit pas sur ma tête. Et puis c’est par là-bas !

Je remercie grandement ce randonneur (désolé, je ne me souviens plus de son nom) car en plus d’éviter un aller-retour toujours moins plaisant qu’une boucle, son itinéraire m’a séduit. Il passe par un chemin de crête plutôt impressionnant visuellement. Il permet ensuite de traverser les vastes plaines (ou prairies de plaine) caractéristiques des Pyrénées. Bon c’est sûr, ça fait « vache qui rit dans le pré » : pas un cailloux par terre, c’est tout propre, tout beau. Les gars de la déco ne se sont même pas laisser aller à poser une petite pierre dans le cadre, un caillounet entre deux brins d’herbes…non. Z’ont raison car ces plaines n’ont besoin d’aucun bibelot superflu. C’est paisible, accueillant, reposant. Je me vide la tête et prends mon temps pour apprécier l’endroit au maximum.

Cette nuit, je crois que j’ai dormi en lévitant légèrement au dessus de ma barre de fer…;)

29 oct – sentier de l’Imbut (4/4)

La veille, Pierrot me parlait de ce sentier à 2 pas et qui longe le Verdon vers l’aval, depuis la rive opposée à celle empruntée par le Blanc Martel. Il me parle du parcours, de main-courante, d’échelle, de corde, de proximité avec le Verdon, de roches vertigineuses…. ou lala j’y vais demain.

Je rejoins le sentier de l’imbut par celui du Blanc Martel et grâce à une passerelle qui joint les 2 rives. Ce sentier est censé être fermé pour rénovation. Une pancarte indique d’ailleurs qu’il est préférable d’attendre la fin des futurs travaux. Aujourd’hui, je ne sais plus lire : en route.

Pierrot n’a pas exagéré. Ce sentier technique est plus sauvage que celui du Martel. On reste constamment au coeur des falaises qui forment les très étroites gorges du Verdon. Le sentier est escarpé, caillouteux, jamais plat, ou carrément au milieu des énormes roches qui bordent le lit étriqué du cours d’eau vert et translucide. Régal assuré.

28 oct – sentier du Blanc Martel (4/4)

Ce parcours phare des gorges du Verdon n’est pas un circuit et l’aller-retour serait trop long (selon le topo). Il démarre de Rougon (voire du Point Sublime, belvédère de la route départementale) et finit au chalet de La Maline, ou plutôt dans l’autre sens dans mon cas. Il existe des navettes pour faire la jonction, mais elles sont toutes absentes en cette saison. Un taxi à 9 places en profite mais malgré son prix intéressant quand il se retrouve plein, je préfère tenter le stop, fonctionnant très bien m’a-t-on dit. Pour ne pas me préoccuper du transport à mon retour de rando, je décide de faire du stop dès maintenant et retrouver ma voiture en terminant ma marche. Je suis garé sur le parking de Roubon, village perché dans la montagne, dont l’accès est une route étroite et sans issue. Ce mini-village est constitué d’une crêperie et de 8 maisons, plus ou moins on va dire. On est samedi 8h du mat… J’aime réunir les conditions parfaites pour faire du stop ;). Mais je suis médisant car une voiture passe presque au moment où je lève le pousse pour la première fois. Elle s’arrête mais ne peut me descendre qu’au Point Sublime, à quelques kilomètres au bas de la route sans-issue. Il me faudra plusieurs autres pousses levés et 2 voitures encore pour rejoindre le chalet de La Maline, mon point de départ pédestre. L’une de ces voitures est celle de Murielle de Valbonne dont la voiture chante à chaque trou ou bosse du bitume. On sympathise, elle doit retrouver un ami (Pierrot) sur le Blanc Martel, on part ensemble, on marche ensemble et on retrouve Pierrot 3 minutes après en avoir passé 10 à graver « Mumu » dans le sol pour indiquer notre direction à une bifurcation que Pierrot avait déjà dépassé…hihi.

Magnifique itinéraire que ce sentier Blanc Martel, le long du Verdon. Avec ce grand soleil, l’automne donnent des ombres spécifiques, bien marquées, qui redessinent et enrichissent un paysage déjà bien spectaculaire. Les arbres à feuilles caduques ont changé de ton, rivés à la montagne aux côtés de ceux qui ont gardé leur couleur originelle. La sécheresse, qui sévit (malheureusement) dans la région depuis plusieurs mois, accentue encore le contraste. En gros, ça pète quoi ! Et ça mériterait quelques clichés photo… bah non, faudra attendre le 8 novembre;). On mange tous les 3 à la Mescla, belvédère au bord du Verdon qui nous injecte directement dans les iris, de belles images d’eaux verdoyantes se frayant un chemin au milieu des gorges. Repas court pour ensuite entamer une marche conduite par Pierrot qui accélère rapidement le pas. Je suis en pleine forme, ça tombe bien à pic pour suivre le rythme de mes 2 nouveaux compagnons randonneurs.

Tous les 3 terminons notre marche au Point Sublime, où un bar nous sert la bière d’après rando. La flemme de repartir pour ces derniers kilomètres qui me séparent de la voiture, Murielle et Pierrot me reconduisent directement au parking où elle est garée. Là, je trouve une planche dont l’un des côtés est volontairement posé sur ma plaque d’immatriculation. Le message est clair : « Ne dormez pas ici ce soir ». Le village a suffisamment été bousculé par les touristes de la saison estivale, je ne vais pas chercher les problèmes. Puis avec mon attirail véhiculé, il est préférable de rester discret. Je retourne donc au parking de ma première rando. L’endroit est désert et à l’écart de tout. Ce sera parfait.