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Vinz

13 nov – circuit de la Tortisse (4/4)

Après une très mauvaise nuit, un ciel matinal bien gris, rendez-vous au hameau de Bousiéyas pour la rando de la crête de la Blanche. Malheureusement, encore une route fermée au niveau du Pra, hameau qui se résume en une vingtaine de maisons totalement à l’abandon, sorte de village fantôme dont les toits ont été transpercés par le temps. Difficile de se motiver cette atmosphère morne. Je trouve pourtant de quoi me motiver grâce au topo d’une rando qui partirait de ce coin déserté et qui permettrait de découvrir les lacs de Vens.

Le début du parcours est à l’image du hameau du Pra, tristoune à souhait. Heureusement après 1 heure de marche pour passer le premier col, la neige et le soleil se donnent rendez-vous au même moment pour m’offrir une vue panoramique et grandiose. 10 cm, 20cm, ensuite 50cm, puis sans doute plus d’1 mètre de neige, le sentier devient difficile à arpenter sans équipement approprié (guêtres, raquette ou crampons, etc…). Il devient même invisible sur les passages en balcon où je tente de m’aventurer. Il me faudra 1h pour faire quelques centaines mètres à peine, en essayant d’éviter ce que je pense être des plaques neiges. Craignant l’avalanche, je décide de passer au-dessus d’elles. J’y retrouve d’ailleurs des traces de raquettes qui me confortent dans mon choix. Je passe quelques vallons espérant voir à chaque fois la fin de ce passage en balcon, mais cela devient difficile et dangereux. En plus des plaques de neige qui peuvent se détacher, je n’ai ni crampons ni piolet et si je glisse, je dévale toute la pente. A contre-coeur, je fais demi-tour. Il me faudra presque du double de temps pour revenir sur un plancher plus hospitalier. Je n’avais pas prévu que le peu de pente serait bien plus difficile encore à descendre. A mi-parcours, mes 4 membres arrimés dans la neige, je prends une pause à un moment de doute. Je souffle et me rappelle mes quelques rudiments de marche en haute-montagne : tu t’accroches, tu vérifies, tu fais un pas, tu recommences. Je fais même quelques photos pour concentrer mon esprit sur autre chose. Sérénité retrouvée, je regagne mon accueillant plateau enneigé, pas à pas. Ai-je surestimé ou sous-estimé la dangerosité des pas que je viens d’effectuer en aller-retour ?

Je reviens au hameau du Pra accompagné du crépuscule et de quelques chamois. Déçu de ne pas être arrivé au bout, j’ai tout de même eu de bons clichés, de belles vues, de magnifiques ombres & lumières, ainsi que quelques sueurs froides dont je me souviendrais longtemps. Au final, ce fut une des meilleurs journées de ce trip rando. Je referai ce parcours, une autre fois et jusqu’au bout, avec ou sans neige…

12 nov – Caïre Gros (3/4)

Belle randonnée malgré une gadoue sur le sentier, cachée par la petite neige. La montée finale se fera donc par voie directe. Panorama à 360 degré et vent glacial à l’arrivée. Au retour, je me fais une petite séance photo en jouant sur les ombres d’automne.

11 nov – crêtes du Countent (2/4)

Malgré la dénomination « difficile » inscrit sur le topo, cette rando reste une promenade. Je décide donc d’en ajuster la route, mais… pas bonne idée car moi m’être perdu dans forêt 😉
Finalement, je retrouve le sentier originel et découvre la chute.

9 nov – réveil enneigé & cirque de Gavarnie (3/4)

Dormi sur le gigantesque parking du pont d’Espagne avec comme pour seul véhicule : le mien, je me réveille dans un igloo. Il fait 3 degré dans la voiture qui a pris 30 cm de hauteur grâce à la neige tombée cette nuit. Chaîner va-t-il être nécessaire pour sortir du parking et descendre les 8 km jusqu’à la station des Cauterets ?

Direction le cirque de Gavarnie. Croyant avoir affaire à un site attrape-touriste et au vu du temps gris, je pars en mode « pas rando », sans sac ni appareil photo. Le chemin est effectivement très inintéressant, mais le cirque de Gavarnie en est par contre une belle chute. Un site très touriste effectué hors saison et seul : c’est agréable. Je vais auprès de 2 des chutes d’eau englobées par le cirque. La principale, qui mesure 422 mètres, est entièrement entourée de neige. Des blocs de glace tombent du haut de la falaise, faisant un bruit extrêmement lourd lors de l’impact. Impressionnant. Je sillonne le cirque un bon moment avant de repartir juste avant la tombée de la nuit. Je ne regrette pas d’avoir fait ce détour avant mon départ pour les Alpes.

8 nov – gorges d’Ehujarre – lac de Gaube (4/4)

Je suis dans le pays basque Est, près de Sainte-Engrâce pour randonner sur le circuit des gorges d’Ehujarre. Il est très tôt, idéal pour commencer une rando d’automne, mais le temps est gris et morne. Toute comme je n’ai pas senti la Cerdagne, je ne sens pas non plus l’endroit où je me trouve. J’ai en tout cas la même sensation qui ne me donne pas envie de rester. J’adore pourtant le littoral de la côte basque, et même son arrière-pays, alors je me dis que ce n’est qu’une sensation faussée, que je devrais marcher et on verra bien. Mais j’effectue cette randonnée sans entrain. Ce n’est pas très rationnel, mais j’ai appris écouter ce ressenti car en voyage comme en rando, il m’a souvent guidé vers les bonnes destinations, au bon moment.Tout comme la Cerdagne, la région du pays basque Est est probablement une belle destination, mais ce n’est pas le moment, le timing n’est pas raccord avec le temps, etc… Bref, je trace ailleurs.

Ailleurs, c’est à La Fruitière dans le val d’Azun, où j’ai gardé une rando sous le coude : le col de la Gentiane. Malheureusement quand j’arrive devant la route de montagne qui mène à La Fruitière, elle est fermée en prévision du mauvais temps. Je n’ai vraiment pas envie de me taper à pied la route bitumée de plusieurs kilomètres.

Il commence effectivement à bien neiger et il fait suffisamment froid pour que les flocons forment la première couche de neige de cette fin d’année. Je décide donc (tardivement) de retourner non loin d’ici, au pont d’Espagne et grimper jusqu’au lac de Gaube. J’espère y jouïr d’un panorama redessiné par la neige. Banco! Recouvert de poudreuse et décoloré par d’épais nuages poivre et sel, le paysage diffère totalement de celui sillonné il y a tout juste 3 jours. Je suis seul avec mon ami Silence, j’ai l’impression de pouvoir entendre le bruit des flocons se déposer sur le sol…un régal.

A la moitié du chemin, je rencontre un garde forestier qui fait le même trajet que moi. Sourire béat devant le spectacle, à ce rare moment de la saison où aucun touriste (presque) ne perturbe son parcours enneigé, il est pourtant ici pour travailler. Il repère (à l’oeil…) les éléments perturbateurs voire dangereux du sentier qu’il fera sécuriser avant la prochaine fournée de touristes (arbres morts, branches prêtes à tomber, gros cailloux pas cool, etc…). Après quelques mots échangés quant à notre présence privilégiée à tous les deux, on se suit silencieusement jusqu’au lac de Gaube, profitant très largement de ce qui nous est offert.

Parti tard, je rentrerai de nuit pour la première fois, à la frontale, et dormirai dans la voiture au pont d’Espagne. Cette rando qui m’aura montré les premières neiges de la vallée, restera gravée dans mes neurones.

C’est aussi le jour où je découvre que mon sac, commencé au mois de juillet, cache un inattendu cadeau : un smart-phone totalement oublié entre 2 pulls, sans carte SIM mais appareil photo. Ce sera la première rando dont je rapporterai les photos (& vidéos).

7 nov – la balade d’Arudy avec Tug la Flèche et Martin La Gadoue

Toujours hébergé chez M & M’s.

Le père de Moutilde, Tug,  nous fait le plaisir de passer. J’avais déjà rencontré Tug pour le déménagement vers Toulouse de Moutilde (et ses affaires). C’est tout un personnage et c’est agréable de l’avoir nous. Il fait beau, on mange tous les 3 sur le balcon (avec Martin, car Moutilde turbine toujours au taf), les Pyrénées sont juste en face et quand on regarde leurs cimes enneigées, on se dit tous que c’est un appel à faire une balade. Ca tombe pile poil car Martin connait la balade idéale en ce jour de grand soleil. Ah ? Ok ?

« Balade idéale au soleil » est le nom béarnais qui veut dire « balade dans la gadoue, à l’ombre des arbres et des ronces » :).

Au top départ, Tug prend la tête. Pas de pause pour Tug. Tug ne s’arrêtera pas.
– « Je ne m’arrêtes pas, sinon je ne repars pas ! » nous annonce-t-il.
Martin et moi, sommes donc contraints d’emboiter le pas de Tug La Flèche.
Dicton béarnais : Qui dit gadoue, dit « ça glisse bordel ».
Tentant de garder le rythme imposé par Tug La Flèche et dans ce méli-mélo de gadoue, bouillasse et boue, Martin ne cesse d’éprouver son sens de l’équilibre. Devant moi, équipé de son plus beau jean et de sa plus belle paire de baskets de ville, il frôle la catastrophe à plusieurs reprises.
– « Vince, t’as un jean beige et il reste immaculé, tu fais comment ? »
– « Bah c’est simple, tu mets un pote devant. S’il glisse, tu mets le pied ailleurs. »
Dicton béarnais : Qui dit gadoue, dit « bordel, j’ai glissé ».
Le sens de l’équilibre de Martin défaillit quand il met le pied sur une couche de gadoue qui se trouvait par dessus une couche de feuilles mortes humides, elle-même par dessus une autre couche de gadoue. Inévitablement, toutes ses couches instables (que l’on appelle aussi sauce béarnaise) cèdent sous le poids de mon compagnon de marche. Devant moi et au ralenti, je regarde un corps désarticulé, tombant de toute sa hauteur (environ 2 mètres) pour finir presque à plat sur le sol… gadoueux. Pas de doute possible, marque de gadoue à l’appui, la chute a presque entièrement été réceptionnée par la fesse droite du plus beau jean de Martin La Gadoue, qui peste contre un élément de la nature qui ne lui répondra jamais. Quelques minutes se passent avant que l’on ne se remette en route. Tug La Flèche ne s’est pas arrêté, il ne s’arrête jamais. Il est bien devant et il va falloir le rattraper sans réitérer l’exploit de Martin. Peu avant la sortie de la forêt ombragée, Martin & moi parvenons malgré tout à rallier notre devancier. C’est juste assez tôt pour voir le soleil tombé derrière un mur de montagnes… Je n’aurais pas beaucoup bronzé en cette belle journée ensoleillée ;).

On ne se moquera de la petite mésaventure de Martin et son jean qu’après être arrivés sains, saufs et secs… histoire d’être certains que la sauce béarnaise n’ait pas non plus agi sur notre sens de l’équilibre ;).

En tout cas, excellente journée pour moi en compagnie de Tug La Flèche et Martin La Gadoue.

Ce soir je trace la route pour le pays basque et oublier la sauce béarnaise :).

6 nov – col de la Marie Blanque

Chez Martin & Moutilde.

Moutilde part travailler et nous, les hommes, bah on se la coule douce en faisant la sympathique promenade du circuit autour du col de la Marie Blanque :).

Au programme : vaches, cloches de moutons qui font du bruit, prairies pour les vaches, prairies pour les moutons aux cloches qui font du bruit, enclos pour les vaches, enclos pour les cloches qui font du mouton, abreuvoir pour tous les zanimals avec ou sans cloche qui font du bruit ou pas.

Le soir, bouffe maison bio, trouspinette et jeu du « 6 qui prend » pour tout le monde. Bah voilà que c’est de la bonne journée qui va bien.

5 nov – lac de Gaube & refuge des Oulettes – Arudy (4/4)

Je suis parti pour faire le circuit du col des Gentianes qui démarre de La Fruitière, mène aux lacs du Lutour et termine la demi-boucle par le glacier de Vignemale. Mais quand je monte à La Fruitière, je rencontre un chasseur rustre mais aimable, qui m’avertit que le temps va se dégrader (au nez ou grâce au bulletin météo, je ne sais point comment il l’a su). Cette rando étant plutôt longue, je préfère me la mettre sous le coude et me rabattre sur une autre randonnée dont le départ ne se trouve pas très loin.

Ainsi, aujourd’hui, le point de départ de ma rando change pour : le pont d’Espagne. Ce pont, qui n’est pas un pont donc…, est avant tout un immense parking permettant d’accueillir centaines de touristes et autocars de touristes pendant les saisons de forte affluence. L’entrée payante est gardée par des barrières… ouvertes. Hors saison, tous les services du site sont fermés mais à contrario, les barrières restent ouvertes pour indiquer la gratuité du lieu. Bel esprit. Et merci aussi au gars qu’a oublié d’éteindre la box internet de l’accueil (pourtant bel et bien fermé) et qui émet un Wifi ouvert de très bonne qualité, parfait pour des topos à télécharger en PDF avec carte et photos ;).

Depuis le pont d’Espagne et pour accéder au lac de Gaube, marche un peu courte mais comme je les aime : caillouteuse, inégale, technique et pentue. Le lac, lui, est au contraire une tranquille et solitaire masse d’eau, stagnant dans son lit de vieux pépère.

Il a fait froid cette nuit. D’ailleurs ce matin, le givre est au rendez-vous. La montée vers le lac de Gaube autorise une halte dans une petite clairière, devant laquelle je reste scotché. La rosée de l’herbe a glacé sous l’effet du froid. Les rayons bas du soleil d’automne font scintiller ce givre enherbé. Entre vert et blanc, jamais simple gazon n’a été aussi agréable à regarder.

Le parcours jusqu’au refuge des Oulettes est faite avec la même recette que la montée qui joint le pont d’Espagne au lac de Gaube. S’y ajoutent quelques ingrédients dont roches, falaises et chutes d’eau. Il ne fait pas beau mais c’est beau. L’atmosphère est grise, blanche, je ne sais plus. Je suis aux anges.

Il fait nuit, je suis rentré de rando, mais ma journée est loin d’être terminée…  Je choisis ma prochaine destination, le Béarn où je dois trouver le pont Lamary, point de départ de la randonnée du col de Pétragème.
– Jamais je ne trouverai le pont Lamary, jamais je n’effectuerai la marche jusqu’au col de Pétragème.

Il se trouve quand dans cette région, les ronds-points ont poussé un peu partout. Il se trouve que mon vieux TomTom GPS bombé, dont la cartographie date de plus de 10 ans, n’a pas été avisé de ces nombreux changements. Il se trouve qu’il pète les plombs et m’amène à Oloron, ville où encore plus de ronds-points ont germés. Il se trouve que je ne trouve pas « pont Lamary » sur ma carte routière au 1:400000. Il se trouve que je ne trouve rien du tout. Lassé, je repère un panneau McDo dans un de ces nombreux ronds-points, qui m’amène dans une Z.A. Je me gare au plus près de la vitrine aux effluves pour capter leur « WiFi gratuit et illimité » et sans consommation. Je commence à lire mes mails et là, je suis dans la 4ème dimension.

Martin, un ami que je n’ai pas vu depuis plusieurs mois, m’a envoyé un message. Dans le temps où on ne s’est pas vu, il a déménagé de Paris pour vivre dans les Pyrénées avec son amie Moutilde. Je savais qu’il cherchait à sortir de l’I-D-F, mais je ne savais pas que c’était fait. Lui, sait que je suis dans en vadrouille dans le sud. Il me donne son adresse au cas où je passe dans sa nouvelle région. Illico, je prends le GPS et je tape le nom de la ville « Arudy » comme destination. La jolie machine me donne un temps de parcours de 15 min. « C’est une blague ?? ». J’ai fait une erreur. Je retape le nom de la ville « Arudy » comme destination. La gracieuse machine me donne un temps de parcours de 15 min. « Bordel, c’est une blague ?!? ». Direction Arudy à 15 min. Ce n’était pas une blague, mon GPS est dépourvu d’humour. Je l’ai bien vu quand les 15 minutes se sont transformées en 30 min à force de faire 50 fois le tour des ronds-points qu’il ne connaissait pas…

Il fait nuit, je suis à Arudy, à l’adresse indiquée dans le mail venu de la 4ème dimension, auquel je n’ai même pas pris le temps de répondre. Je ne suis pas attendu quand j’appuie sur le bouton de l’interphone où est inscrit : « Martin & Moutilde ». Une tête aux cheveux oranges passe la fenêtre du 1er étage pour identifier l’hurluberlu qui sonne à cette heure-ci. Moutilde me reconnait malgré mes poils de tête et mes cheveux de barbe. Au travers de la porte d’entrée, j’entends des pas de géant dévaler un escalier. Martin vient m’accueillir.

4 nov – Pic du Midi de Bigorre (3/4)

Direction l’office du tourisme de la station de ski de La Mongie pour recueillir la météo locale du jour. Je voudrais monter au Pic du Midi et le ciel est tendancieux : pluie ou pas pluie ? L’officieuse du tourisme m’explique que ce ne sera pas pour aujourd’hui car il va pleuvoir toute la journée. En haut du Pic du Midi, il neige et le brouillard a pris place. Je décide de ne pas l’écouter quand je m’aperçois qu’elle est en train de me lire les prévisions de météo-france.fr !

Il pleut effectivement quand je prends le départ, mais je suis équipé et l’envie de gravir ce mont mythique des Pyrénées, en passant par le lac d’Oncet, mon premier lac, est bien plus forte que cette pluie. Celle-ci, peu déplaisante au final, cesse de toute façon au bout de 15 minutes de marche. Je ne la reverrai pas de la journée !! Quelques « vache qui rit dans la prairie » à passer, plusieurs lacets, quelques montées peu éprouvantes me mènent au lac d’Oncet, forme géométrique courbe parfaitement enclavée dans la montagne rocailleuse, d’une couleur foncée très prononcée, presque noire. Superbe. Le chemin quant à lui passe d’un sentier pédestre à une piste jeepable peu agréable à marcher. De nombreux lacets se succèdent et c’est interminable en raison d’une pente peu importante que doit respecter la piste. Enfin j’arrive à un col enneigé qui marque l’arrêt de cette inattendue piste et le départ de la dernière montée pour le Pic. Comme le col, cette montée est entièrement enneigée. Mes chaussures s’enfoncent facilement de 10 à 30 cm selon là où je pose le pied. Mais c’est un réel plaisir de voir la neige pour la première fois, surtout dans ce contexte. La neige est fraiche et ne gène pas tant que ça l’ascension de cette dernière grimpette.

L’arrivée au Pic du Midi est très décevante. J’arrive côté « travaux en cours » sur un sommet entaché d’un énorme bloc de béton et surplombé par un bar où quelques touristes, venus en téléphérique, s’abritent du vent et du brouillard. Pouah, j’ai envie de repartir de suite. Je fais le tour du propriétaire vite fait avant de partir. Je descends juste assez pour oublier mon bloc de béton d’arrivée et admirer le panorama à 360 dégrés moins 180 (cause y a du brouillard qui monte du côté opposé). Jusqu’au col, je descends mon sentier enneigé, excité comme un gamin qui découvre la neige. Le brouillard reste au sommet du Pic du Midi sans jamais descendre sur mon versant. Le soleil, lui, fait son apparition et quand je lève la tête, je semble être dans le seul versant de montagne des alentours qui bénéficie des rayons du soleil. Majestueux qu’est devenu mon parcours, je descends le reste du sentier avec un sourire banane jusqu’à la voiture, en n’oubliant pas de remercier la beauté du lac d’Oncet qui fait bronzette quand je repasse à son bord.

Officieuse du tourisme, nous ne vous écouterons plus.

3 nov – Port de Vénasque (4/4)

Au départ du lieudit de l’Hospice de France (qui n’est en rien un hospice), je commence une longue et lancinante montée ombragée, juste milieu entre « ça monte cool… » et « cool, ça monte ! ». Pourtant pas difficile, le rythme des pas est difficile à trouver. Un vent glacial, qui remonte régulièrement la pente par rafale, n’aide pas beaucoup, surtout qu’il court plus vite que je ne marche.

2 heures plus tard, je suis toujours dans cette même et unique ascension de l’aller, à m’user les pattes peu rodées. Un dernier ressaut plus sportif, où je me sens plus à l’aise, m’annonce le début de la fin de cette moitié de rando. Là le paysage autour de moi change. Déjà, le vent ne souffle plus par rafale, mais régulièrement et plus violemment. Ensuite, l’herbe et la terre ont laissé place à de la roche foncée, striée et acérée. Je ne peux pas me tromper car le seul passage à travers cette roche, qui forme plus ou moins des falaises, est un couloir large de 2 ou 3 mètres à peine. Ce couloir laisse entrevoir la vallée qui se trouve de l’autre coté. Effectivement, une vingtaines de mètres plus tard, je bénéficie d’un panorama à 180 degrés et ça ne pourra que descendre depuis ce point. La vue n’est pas très diversifiée : prairies, montagnes, et au loin montagnes avec neige, mais c’est agréablement pastoral, j’apprécie vraiment. Encore 20 mètres en descente cette fois-ci et le vent disparait. Encore 200 mètres et le soleil fait son apparition. Encore 500 mètres, mon spot déjeuner m’attend.

Le premier randonneur que je rencontre, arrive de là où je dois repartir. Il s’arrête, intrigué par mon sandwich au truc bizarre qui dépasse du pain. J’en profite pour lui demander où on est, ce qu’il a vu par où il vient, si je peux regagner l’Hospice de France par son itinéraire, et puis « c’est quoi ce Port de Venasque et il est où ? ». Bref, les questions habituelles d’un randonneur aguerri. Là, je le vois sourire gentiment avant de pointer du doigt le couloir en crête que j’ai passé 30 min auparavant : « Si tu viens de l’Hospice de France, tu as forcément passé le Port de Venasque qui se trouve là-haut. Le mot Port, dans le cadre de la montagne, signifie Porte en espagnol et désigne un passage frontalier. Ici on est en Espagne. ». Bah j’ai bien l’air con moi maintenant. Étant raisonnablement pas crétin, je me doutais bien qu’à 2000 mètres d’altitude, je ne verrais pas un port rempli de bateau de plaisance en train de croupir à quai. Mais de là à m’imaginer que Port signifie Porte… Si tu le sais pas, tu le sais et puis Porte se dit Puerta en espagnol ! Encore un patois local sorti du fin fond d’un bourg de montagne déserté ;). Pourquoi en montagne, rien n’est ce qu’il est ? Un hospice n’est pas un hospice, un port n’est pas un port, un pont n’est pas un pont (cf Pont d’Espagne), etc… bah comment que je fais moi après pour m’y retrouver ? Y a marqué « pont », moi je cherche un pont quoi :).

Devant le randonneur pourtant pas néophyte mais bel et bien naïf que je suis, ce sympathique diplomate ne me prend pas de haut. Au contraire, il m’explique son itinéraire et me conseille de le suivre en sens inverse pour regagner l’Hospice de France. J’évite ainsi la longue marche dans la montée qui devrait, en sens inverse et si je ne me trompe pas, devenir une descente. En plus j’aurais droit à un changement total de paysage, avec de grandes plaines à la Pyrénéennes. Je prends cette option et lui demande plus de précision : « par où je passe ? ». Et voilà le moment crucial de la sortie de carte IGN chère au « randonneur que lui y se perd pas, le gars ». Bon c’est un choix, mais je randonne sans carte ni montre (enfin jusqu’à ce que je trouve le tel dans mon sac 5 jours plus tard). Pour l’itinéraire, je lis avant de partir ou j’embarque avec moi la page du topo qui m’intéresse. Pour avoir l’heure, je n’ai besoin que de mon savoir-faire : je regarde la position du soleil dans le ciel et peux dire avec grande précision : « il fera nuit tout à l’heure ». Mais le randonneur plus avisé « ka toujours la carte IGN sur lui » sort cette même carte à la moindre occasion. « Par où faut passer ? », hop sortie de carte. « D’où tu viens ? », hop sortie de carte. « Tu connais la météo locale pour demain ? », hop sortie de carte. « Moi c’est Vince, et toi ? », hop sortie de carte. « On fait un scrabble ? », hop sortie de carte. La carte IGN est le saint Graal du randonneur, tout y est inscrit, noté, défini, ça prédit l’avenir et c’est connecté à Facebook. Moi je prends ça en mains et si j’ai de la chance, elle est dans le bon sens. Ca me donne plus d’assurance quand je fais la tête du gars qui comprend à quoi servent les jolies lignes décoratives sur le dessin de la montagne.

Pour le coup, ma question « Par où je passe ? » mérite effectivement une séance en présence du Saint Graal des randonneurs. Employant des termes Saint-Graalistes, je ne comprends pas tout ce qu’il m’explique, mais ça ne se voit pas sur ma tête. Et puis c’est par là-bas !

Je remercie grandement ce randonneur (désolé, je ne me souviens plus de son nom) car en plus d’éviter un aller-retour toujours moins plaisant qu’une boucle, son itinéraire m’a séduit. Il passe par un chemin de crête plutôt impressionnant visuellement. Il permet ensuite de traverser les vastes plaines (ou prairies de plaine) caractéristiques des Pyrénées. Bon c’est sûr, ça fait « vache qui rit dans le pré » : pas un cailloux par terre, c’est tout propre, tout beau. Les gars de la déco ne se sont même pas laisser aller à poser une petite pierre dans le cadre, un caillounet entre deux brins d’herbes…non. Z’ont raison car ces plaines n’ont besoin d’aucun bibelot superflu. C’est paisible, accueillant, reposant. Je me vide la tête et prends mon temps pour apprécier l’endroit au maximum.

Cette nuit, je crois que j’ai dormi en lévitant légèrement au dessus de ma barre de fer…;)

2 nov – circuit des 12 lacs de Carlit (3/4)

Départ tardif et venteux depuis le barrage du lac de Bouillouse. Le temps n’est pas au rendez-vous, les touristes oui. Heureusement ils restent agglutinés à cet austère barrage de béton qui gouverne sur le lac en le contenant, comme s’il allait faire la bêtise de se déverser dans la vallée. Petit circuit pas inoubliable. A faire si vous passez dans le coin.

Sans trop savoir pourquoi et sûrement à tort, où peut-être à cause d’un temps maussade, je ne le sens pas trop de randonner dans cette vallée. A mon retour de randonnée, je préfère donc passer la porte de la prochaine des Pyrénées, le Luchon.

1 nov – en route vers les Pyrénées

Aujourd’hui je change de région. Avant de partir, je fais tout de même le circuit touristique des « routes des crêtes », en voiture.  Cette route est parsemée de belvédères avec vue sur le grandiose Grand Canyon du Verdon. Quand je m’arrête pour le premier d’entre eux, le parfait touriste que je deviens alors craint de se faire « couillonner ». Absolument pas. Cette route des crêtes est parfaitement complémentaire aux sentiers pédestres qui parcourent le Verdon. Le panorama offert par beau temps (très très beau temps hihihi) est non seulement magnifique mais unique, aux sommets des falaises hautes de 700 mètres. Une dizaine de belvédères se succèdent sur plusieurs kilomètres, pour assurer au touriste un renouveau visuel. A faire donc.

Oubliant ma géographie française, je décide que les plus proches montagnes du Verdon sont… les Pyrénées. Pas mécontent d’optimiser mon trajet pour économiser mon couteux or noir raffiné, je commence à rouler. Petit détour vers Argeles, puis direction la Cerdagne.

31 oct – sentier des Pécheurs (3/4)

C’est en discutant avec un aubergiste du coin que j’apprends l’existence de ce sentier dont le départ n’est autre que le parking excentré où je dors depuis 2 jours : ouvre les yeux bordel !! Il me vend bien la chose et le sentier, officiellement fermé, ne l’est que pour des raisons territoriales (petites guéguerres entre propriétaires). Ce sera mon itinéraire pour cette journée toujours aussi ensoleillée.

Cet aubergiste a bien fait de me vendre son parcours qui suit une ligne plutôt inattendue à travers les différents vallons de la région. Il finit par rejoindre le cours du Verdon où son lit, bien plus large qu’en amont, tente tant bien que mal de lutter contre la sécheresse. Je n’ai donc pas le droit aux fontaines naturelles promises par mon fournisseur de bière. Mais pour autant, il aurait été dommage de passer à côté (en fait de dormir à côté…) de ce sentier sans en sillonner le chemin, tant il a à offrir.

30 oct – circuit de La Palud-sur-Verdon (3/4)

Cet itinéraire emprunte principalement le GR4 qui, sur cette partie, rejoint Castellane à Moustiers-Sainte-Marie. C’est aussi un long parcourt, principalement en forêt, et qui se distingue donc des marches faites la veille et avant-veille le long du Verdon. La journée se passe toujours sous un plein soleil d’automne. Je mangerai au milieu d’une belle clairière sous ce même soleil et en tee-shirt, à prendre mes premières couleurs de bronzage. Je ne croiserai cette fois-ci qu’une randonneuse, unique rencontre annonciatrice de ce qui m’attendra régulièrement dans mes prochaines marches de ce périple.

29 oct – sentier de l’Imbut (4/4)

La veille, Pierrot me parlait de ce sentier à 2 pas et qui longe le Verdon vers l’aval, depuis la rive opposée à celle empruntée par le Blanc Martel. Il me parle du parcours, de main-courante, d’échelle, de corde, de proximité avec le Verdon, de roches vertigineuses…. ou lala j’y vais demain.

Je rejoins le sentier de l’imbut par celui du Blanc Martel et grâce à une passerelle qui joint les 2 rives. Ce sentier est censé être fermé pour rénovation. Une pancarte indique d’ailleurs qu’il est préférable d’attendre la fin des futurs travaux. Aujourd’hui, je ne sais plus lire : en route.

Pierrot n’a pas exagéré. Ce sentier technique est plus sauvage que celui du Martel. On reste constamment au coeur des falaises qui forment les très étroites gorges du Verdon. Le sentier est escarpé, caillouteux, jamais plat, ou carrément au milieu des énormes roches qui bordent le lit étriqué du cours d’eau vert et translucide. Régal assuré.

28 oct – sentier du Blanc Martel (4/4)

Ce parcours phare des gorges du Verdon n’est pas un circuit et l’aller-retour serait trop long (selon le topo). Il démarre de Rougon (voire du Point Sublime, belvédère de la route départementale) et finit au chalet de La Maline, ou plutôt dans l’autre sens dans mon cas. Il existe des navettes pour faire la jonction, mais elles sont toutes absentes en cette saison. Un taxi à 9 places en profite mais malgré son prix intéressant quand il se retrouve plein, je préfère tenter le stop, fonctionnant très bien m’a-t-on dit. Pour ne pas me préoccuper du transport à mon retour de rando, je décide de faire du stop dès maintenant et retrouver ma voiture en terminant ma marche. Je suis garé sur le parking de Roubon, village perché dans la montagne, dont l’accès est une route étroite et sans issue. Ce mini-village est constitué d’une crêperie et de 8 maisons, plus ou moins on va dire. On est samedi 8h du mat… J’aime réunir les conditions parfaites pour faire du stop ;). Mais je suis médisant car une voiture passe presque au moment où je lève le pousse pour la première fois. Elle s’arrête mais ne peut me descendre qu’au Point Sublime, à quelques kilomètres au bas de la route sans-issue. Il me faudra plusieurs autres pousses levés et 2 voitures encore pour rejoindre le chalet de La Maline, mon point de départ pédestre. L’une de ces voitures est celle de Murielle de Valbonne dont la voiture chante à chaque trou ou bosse du bitume. On sympathise, elle doit retrouver un ami (Pierrot) sur le Blanc Martel, on part ensemble, on marche ensemble et on retrouve Pierrot 3 minutes après en avoir passé 10 à graver « Mumu » dans le sol pour indiquer notre direction à une bifurcation que Pierrot avait déjà dépassé…hihi.

Magnifique itinéraire que ce sentier Blanc Martel, le long du Verdon. Avec ce grand soleil, l’automne donnent des ombres spécifiques, bien marquées, qui redessinent et enrichissent un paysage déjà bien spectaculaire. Les arbres à feuilles caduques ont changé de ton, rivés à la montagne aux côtés de ceux qui ont gardé leur couleur originelle. La sécheresse, qui sévit (malheureusement) dans la région depuis plusieurs mois, accentue encore le contraste. En gros, ça pète quoi ! Et ça mériterait quelques clichés photo… bah non, faudra attendre le 8 novembre;). On mange tous les 3 à la Mescla, belvédère au bord du Verdon qui nous injecte directement dans les iris, de belles images d’eaux verdoyantes se frayant un chemin au milieu des gorges. Repas court pour ensuite entamer une marche conduite par Pierrot qui accélère rapidement le pas. Je suis en pleine forme, ça tombe bien à pic pour suivre le rythme de mes 2 nouveaux compagnons randonneurs.

Tous les 3 terminons notre marche au Point Sublime, où un bar nous sert la bière d’après rando. La flemme de repartir pour ces derniers kilomètres qui me séparent de la voiture, Murielle et Pierrot me reconduisent directement au parking où elle est garée. Là, je trouve une planche dont l’un des côtés est volontairement posé sur ma plaque d’immatriculation. Le message est clair : « Ne dormez pas ici ce soir ». Le village a suffisamment été bousculé par les touristes de la saison estivale, je ne vais pas chercher les problèmes. Puis avec mon attirail véhiculé, il est préférable de rester discret. Je retourne donc au parking de ma première rando. L’endroit est désert et à l’écart de tout. Ce sera parfait.

27 oct – Rougon et une partie du GR4 (3/4)

J’arrive vers midi sur la route qui mène aux gorges du Verdon. Je ne pousse même pas jusqu’à La Palud-sur-Verdon (prochain village) quand je vois un départ de rando sur la route et de quoi se garer pas loin. J’ai besoin de me dégourdir les pattes. Je mange vite fait et me prépare. Pas un nuage à l’horizon, Il fait très beau et loin de faire froid. Excellente condition pour marcher sur le premier sentier de cette aventure.

Le sentier rejoint le GR4 dont je ferais une petite partie, tout au soleil. Je marche un peu plus de 3h, de quoi mettre en jambe. En hauteur sur un balcon, j’ai le droit à un panorama sur le lac de Sainte-Croix, où débouche le Verdon. C’est magnifique et annonce la couleur des paysages des gorges que je verrais demain.

Au retour, je commence à entrevoir comment articuler les éléments de l’intérieur de la voiture pour optimiser le peu de commodités qui s’y trouvent, à savoir chauffage (quand le moteur tourne), siège arrière (qui ne se rabattent pas du tout comme je l’avais prévu… pour un ex-marchand de véhicules, bravo;) ), et autoradio CD pas mp3. Je dois condamner ma couette à faire le coussin anti-barre de fer qui longe tout le dessus du siège arrière rabattu, et qui me rentre dans le bas du dos. Pour le moment, il ne fait pas si froid que ça la nuit et mon duvet « haute-performance » devrait suffire.

Je dormirai dans le minuscule village de Rougon, après quelques courses faites à La Palud-sur-Verdon. Mon nid commence à prendre forme.

26 oct – départ de Paris

Au début du mois de Juillet, je fais mon sac pensant faire la route maritime de l’atlantique. Finalement les circonstances ont fait que je ne pars qu’aujourd’hui 26 octobre. Mon sac n’est pas défait et n’a d’ailleurs pas bougé, trainant dans mon salon. J’y échange maillot de bain et serviette de plage contre pantalon de rando et polaire. Palme, masque, tuba seront eu aussi troqués contre chaussures et sac de rando. Impossible de retrouver mon atlas routier Michelin, mais suis tombé sur GPS dans bordel. Ca le fera. J’embarque couette, bon duvet et direction le sud sans trop savoir où, en tout cas pour randonner. Volontairement je n’embarque ni téléphone portable, ni appareil photo avec moi (enfin c’est ce que je croyais). Je préfère randonner coupé de tout ça. Les images ne seront que dans ma tête.

Des jours plus tard (le 8 novembre), je trouverai un smart-phone dans mon sac de voyage, coincé entre 2 pulls et oublié depuis qu’il avait été mis là début juillet. C’est une merde que j’avais acheté 39 euros pour tester la « responsivité » des sites internet que je codais. Bref, pas de carte SIM, mais il fait appareil photo et au final, même si cela change la qualité d’une marche sportive (à force de s’arrêter pour shooter), je suis heureux de rapporter ces photos et de les partager sur ce pseudo-blog qui n’existe que grâce à elles. 

Je roule depuis 2 heures quand je me décide à chercher une destination. Je m’étais intéressé aux gorges du Verdon il y a peu : banco ! Je programme ça sur mon vieux TomTom GPS bombé et vieux de 10 ans.

Je dors sur l’autoroute dans une aire de repos au beau milieu des routiers et de leur machine roulante. Je suis l’unique voiture dans ce dortoir de poids lourds, c’est glauque. Pas préparé, je dors en travers du siège arrière, c’est super glauque. On verra pour l’agencement de la chambre plus tard.

Excellente nuit recroquevillé sur mon siège arrière de 1m50. Désembuage puis retour sur la route pour atteindre le Verdon.

Délire au 61 à St Germain L.A. avant de partir en trip rando…

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Avant de partir en mode randos-voiture, j’ai passé presque 2 mois à faire des constructions et des mises en scène dans toutes les pièces et dans tous les meubles de ma baraque au 61 de St Germain L.A. : Rasta Bouddha, fausse scène de crime d’un cambrioleur défenestré, distributeur de bouffe pour mon piranha, fausse bombe à retardement, fausse télé, concert du groupe reformé (de) Téléphone(s), instruments à percussion, pièges en tout genre, constructions hydrauliques, parcours à effectuer dans le but de retrouver un objet secret et caché dans le cachot d’un château à 15 min à pied de chez moi, etc… le tout sans percer de trou dans les meubles et assemblé uniquement avec de la récup, emballages, détritus… La leitmotiv : ne pas utiliser l’électricité pour faire fonctionner ces rouages (bascules, contre-poids, crémaillères, etc…).