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Vinz

3 déc – sentier du Blanc Martel – sentier de l’Imbut (4/4)

Me voilà revenu dans les gorges du Verdon pour y effectuer ma boucle. J’étais venu randonner ici fin octobre, la sécheresse sévissait tellement en cette période que même les buis avaient cramé, chose qui n’était pas encore arrivée dans la région. Aujourd’hui et en ce début de décembre, la neige recouvre une bonne partie du paysage. La route pour accéder au chalet de La Maline (point de départ du sentier touriste du Blanc Martel) n’est pas encore déneigée. C’est d’autant plus inattendu pour moi qui randonnait dans ce site en short + tee-shirt il y a à peine plus d’un mois. Le soleil est au rendez-vous, le ciel est bleu et je me régale à l’avance de ma future délicieuse journée. Déjà sur le trajet en voiture et dans la neige jusqu’au chalet, je suis comme un gamin qui découvre cette neige pour la première fois.

Après avoir mon temps avec un chat qui sert à rien, je pars sur le sentier enneigé du Blanc Martel pour rejoindre la Mescla, petit balcon au bord du Verdon qui offre une beau panorama sur les gorges homonymes. Murielle, avec qui j’avais randonnée en octobre, avait pris des photos. J’essaie donc de prendre quelques unes des miennes avec le même cadrage pour comparer les 2 saisons. C’est très surprenant… Après la Mescla, je pousse encore un peu sur le sentier du Blanc Martel pour faire ensuite demi-tour car je veux me faire le sentier de l’Imbut dans la foulée, et je dois revenir sur mes pas pour le rejoindre. Le sentier de l’Imbut est un parcours accidenté qui suit les méandres creusés par le Verdon. On y admire sans cesse ses eaux verdoyantes et l’itinéraire (plus technique que celui du Blanc Martel) reste, à mon goût, plus spectaculaire et impressionnant.

Le retour vers l’Imbut sera rapide : mes enjambées sont rythmées, je cours même un peu pour gagner du temps. C’est la pleine forme et j’ai déjà pris le temps d’admirer le paysage à l’aller. J’atteins la passerelle qui me permet de rejoindre la rive gauche du Verdon et le sentier de l’Imbut quand je m’aperçois que le sentier (et d’ailleurs la passerelle elle-même) est fermé pour travaux de sécurisation. Des chutes de pierres régulières rendent notamment le trajet dangereux. En octobre, le sentier devait déjà être fermé pour les mêmes raisons, mais les travaux n’avaient pas commencés et aucune barrière n’était installée. Aujourd’hui, 2 barrières sont placées de chaque côté de la passerelle pour bloquer le passage. Or, je n’ai pas fait tout ce chemin pour rien. Je décide donc d’user de mon Opinel pour me permettre de passer. Je n’ai finalement qu’à couper un seul câble pour rejoindre mon itinéraire (je m’excuse auprès de la société qui mène les travaux, mais au vu de ce que je trouverai ensuite sur les lieux des-dits travaux, je crois que l’on me pardonnera ma soif…).

Sur ce sentier, je m’amuse comme un fou : succession de montées et de descente, caillasse, chemin technique, rapide…bref c’est ma marche. Et malgré un soleil étincelant que je ne verrais plus car je marche dans ces gorges étroites où il ne passe pas (en tout cas en cette saison), le paysage qui m’est donné est magnifique. L’eau du Verdon est verte et translucide, la roche est couverte d’un léger manteau de neige et les falaises semblent avoir été dessinées par un grand maître. Seul bémol, je suis effectivement constamment à l’ombre et ce sera difficile de restituer sur photo ce que j’admirerai aujourd’hui. J’atteins le point de destination que je me suis fixé peu avant la nuit : le Chaos de l’Imbut, un enchevêtrement et un dédale de roches énormes, parfait endroit pour déjeuner quand le soleil est au rendez-vous (cf moi d’octobre). Petite vidéo, puis je reste un bon moment pour apprécier ce Chaos et la roche qui le forme. Je repars juste avant la tombée de la nuit pour ne pas perdre une goute de cette journée.

Mon retour du Chaos de l’Imbut vers la passerelle, ensuite toute la remontée vers le chalet de La Maline se fait, comme prévu, presque entièrement de nuit. J’y prends autant de plaisir que tout ce que j’ai pu marcher aujourd’hui. Seul, comme souvent… pas un chat, pas même un chat qui sert à rien. Cette journée fut un délice.

2 déc – cime du Cheiron (3/4)

Aujourd’hui j’avais prévu de rejoindre les gorges du Verdon pour y refaire 1 à 2 randos déjà effectuées au mois d’octobre. A ce moment-là, la région du Verdon était encore sous le coup de la sécheresse. Ca ne devrait plus être le cas aujourd’hui et marcher sur les mêmes sentiers redécorés me tenait à coeur. Ce furent mes premières randos dans cette aventure et ca me paraissait une bonne idée de « boucler la boucle ». En voyant la météo peu clémente, je décide de repousser d’une journée. Pourquoi ne pas se rapprocher et rouler jusqu’à la vallée du Loup ? Je trouverais bien de quoi y remuer mes pattes.

Pour une rando « de secours », j’ai beaucoup de chance. Je marche dans la neige nouvellement tombée de cette nuit. La « fraiche » reste quand même plus facile à marcher qu’une neige de plusieurs jours, durcie par le froid et surface glacée par le vent. « Plus facile » ne veut pas dire « facile » : je dois sagement abandonner l’idée d’accéder à la cime du Chéron. Je dois malheureusement m’arrêter au col précédent le sentier en crêtes qui mène à cette cime. La neige est bien plus importante que prévue et un vent glacial souffle en rafale. Au col, je trouve un abri pour manger (promptement car il fait très fort même sans vent). Je ne suis pas si déçu de laisser dernière moi le point d’orgue de la rando. Depuis 1 heure, je commence vraiment à avoir froid et je crois avoir eu largement mon quota de marche dans la haute neige. Demi-tour dans la poudreuse…

Malgré tout, j’étais bien assez satisfait du spectacle naturel offert aujourd’hui. Ce fut une sage journée 😉

1 déc – circuit de la Déa (1/4)

Cette rando n’en est pas une : une trop grande partie du parcours se fait sur piste de 4×4. Le trajet pour y accéder comporte lui aussi 1h de roulage sur des pistes de 4×4 caillouteuses, de quoi bien défoncer son véhicule. Heureusement, j’ai eu droit à de nombreuses apparitions animalières ainsi qu’aux premières neiges de basse altitudes de la région, magnifique spectacles où les flocons sont entre grêle et neige. Je ferais mon possible pour ne garder que ces quelques bons souvenirs de cette vrai-fausse randonnée.

30 nov – circuit de Fontanalbe (4/4)

Randonnée facile mais complémentaire à celle effectuée dans la vallée des Merveilles. Je devrais y retrouver neige (qui finalement me manque), peintures rupestres, lacs et beaux panoramix.
Moins merveilleuse que celle qui porte ce nom, cette vallée reste tout de même de toute beauté. Le beau temps est au rendez-vous malgré un seul et unique nuage qui me cache régulièrement le soleil. Ces 2 compères ne cesse de s’éloigner l’un de l’autre pour s’attirer à nouveau, me laissant très régulièrement à l’ombre et au froid. Qu’importe, j’ai mon plein de soleil et je suis occupé à contempler le paysage parsemé de petits lacs gelés. Je remercie tout de même le soleil qui restera à découvert et m’accompagnera pour mon déjeuner en bordure de lac. C’est d’ailleurs le seul moment où je croiserais d’autres randonneurs. Mais le fait marquant de cette journée, ce sont les rencontres animalières avec plus d’une vingtaine de chamois qui se sont offerts à mes yeux. Merci les gars.

Je pourrais le répéter pour chaque topo de randos : la plupart d’entre-elles se déroule sans rencontre aucune. Je marche seul comme dirait l’autre, et ça ne me dérange en rien. Les exceptions se font lors des week-end, où je peux croiser quelques locaux. Mes compagnons sont le soleil, le ciel et la terre ;)…. mais aussi et surtout les lumières d’automne, parfois les premières neiges hivernales, et maintenant la faune locale qui semble trouver ma présence moins troublante. Bah me suis bien lavé pourtant ! Je sens plus le bouc bordel ??!? Quoiqu’il en soit, l’automne reste une belle saison pour randonner, même si plus difficile que celle du printemps. 

29 nov – circuit de la Carleva (2/4)

Je change de vallée pour celle de la Roya. Sauvage et rurale peuvent définir cette rando qui contraste avec celles effectuées dans la neige. Je commence à croiser beaucoup d’animaux sauvages sur mon passage. Ils redescendent souvent les flancs de montagne, sentant le froid arriver je pense. L’ouverture de la chasse semble parfaitement coïncider avec cette période de semi-migration, hasard ou pas ?
Encore du soleil ! Mais où est passé le mauvais temps ?? Quelques nuages timides se forment en fin de journée….arrive-t-il ?

28 nov – gorges de Vésubie (2/4)

Après la migraine d’hier, difficile de se remettre en route. Une seule journée semble suffire pour bousculer la routine randonniènne. Ce matin, je retrouve la voiture recouverte de givre. Les températures ont baissées de façon significative depuis quelques jours. Elles descendent sous le zéro durant les nuits et me permettront d’éprouver mon matériel de couchage. Les gorges de Vésubie ne sont pas loin et c’est une petite rando sportive qui correspond tout à fait à ce qu’il me faut aujourd’hui.
Quelques passages aériens et toujours soleil & beau temps feront de cette marche une bonne remise jambe.

27 nov – pause migraine

J’étais censé partir ce matin de chez Marjorie qui m’avait accueilli avec Philippe la veille. Mais aujourd’hui une nouvelle migraine tambourine dans ma tête. Vraiment pas en état de faire autre chose que de ne rien faire, je reste au lit et laisse mourir cette journée. Très simplement, Marjorie m’accueille une nouvelle fois pour une nuit de repos chez elle. Le soir, elle s’estompe heureusement, rendant ma compagnie plus agréable.

26 nov – circuit de Mangiarde (2/4)

Rando qui alterne forêt et paroi rocheuse. J’y rencontre nos amis les chasseurs décorés en orange fluo. J’ai un coupe-vent de la même couleur mais portant une polaire bleue, je me dis qu’il doit y avoir peu de chevreuils bleus dans la région et prends le risque de me faire décoiffer par quelques plombs perdus.

Cette journée marque surtout la rencontre de 4 randonneurs de la région : le couple Marjorie & Philippe, la belle Nadine, ainsi qu’Éric qui se recoud à l’Opinel quand une pierre lui tombe sur le bras ! On sympathise et on finit par grailler ensemble au bord d’une falaise belvédère où l’on trouvera panorama, soleil, chaleur (légèrement frappée d’un vent froid), et sieste (pour certains). Dans tous les groupes de randonneurs, la règle veut qu’il y ait toujours une et une seule écolo… qui se fera régulièrement chambrer par les autres. Et ce sympathique groupe ne fait pas exception à la règle…;)
Nous effectuons les dernières descentes en mode « trail », en courant donc, et même en courant bien. Heureusement, je n’ai pas été ridicule.

A la vue de mon hôtel-voiture moins 3 étoiles, mes 4 nouvelles rencontres aux chaussures montantes compatissent (pourtant depuis mon matelas gonflé, mon lit est très confortable et ne m’en plains jamais) au point que Marjorie & Philippe m’invitent à dormir chez eux. Repas chaud, douche et lit pour moi ce soir. Je les remercie encore.

25 nov – tour du mont Falourde (2/4)

Comme à habitude je choisis ma rando du lendemain après (ou avant d’ailleurs) mon repas du soir, après quoi je roule pour arriver sur place et repérer mon départ. Seulement ce soir, impossible de trouver ce départ représenté par la balise 191. Je crains une erreur de chiffres comme cela arrive souvent sur les topos. Il ne fait pas tout à fait nuit quand ma recherche (à pied) me conduit au village médiéval de Bairols dont les rues exclusivement piétonnes, étroites et pavées m’attirent au point que je fais plusieurs fois le tour du village et que j’en oublie ma balise. Le village est perché en haut d’une falaise, donnant à chaque fenêtre de chaque maison le bénéfice d’une partie d’un panorama à 360 degrés. Partout, où que j’aille, j’entends de l’eau. Pourtant, aucun cours d’eau ne vit ici. Non, les ruelles sont simplement parsemés de fontaines, lavoirs, décorations ruisselantes. J’arrive trop tard et ne peut donc qu’imaginer ce même village éclairé par son soleil d’automne : de quoi en tomber amoureux. Demain peût-être ?

Bon elle est où ma balise 191, bordel ? Tout simplement plus bas au bord de la route sinueuse qui mène au village. C’est le lendemain matin que je finis par tomber dessus. La marche sera longue : il y a pas mal de dénivelé, pas mal de kilomètres à parcourir et j’ai les jambes lourdes aujourd’hui. J’avance un peu au ralenti en mode « pas dedans ». Je rejoins le village de Bairols de nuit, un peu déçu de ne pas avoir le temps de le visiter au soleil. Et demain est un autre jour de rando. Les « visites villageoises » sont un bonus, pas un but.

Cette journée est marquée par le brouillard. Enfin un temps que c’est pas le beau temps !! Ca change, et si ce n’est pas pour de la grisaille morose : je prends !! Bien qu’en mode « pas dedans », je suis comme un gamin quand je vois le brouillard épais monter ou bien lorsque je le surmonte assez pour l’admirer sillonner les vallons. En prime, j’aurais droit à de nombreuses rencontres avec les quadrupèdes locaux. Fabuleuse journée.

24 nov – circuit de la Mairola (3/4)

Circuit agréable pour une bonne marche sportive. Le point de vue quelque peu invariable me donne effectivement envie de pousser un peu sur les pattes.
Dans la ville de Puget-Rostang, je trouve la dernière cabine téléphonique du monde de France… et en état de marche s’il vous plait…. et avec un bottin !! Elle n’a par contre pas accepté ma carte bancaire…. où trouve-t-on encore des cartes téléphoniques ???

23 nov – gorges de Daluis (3/4)

Tout près des gorges du Cians, je m’attendais à voir ici le même paysage. Ce n’est pas le cas. Les gorges de Daluis sont plus escarpées et plus étroites, rendant le site plus attrayant que dans la vallée d’en face. La route qui longe ces gorges est également plus attirante : tunnels, panorama, rocher touristique.
Belle promenade avec un parcours en balcon qui offre une traversée dans les fameuses roches rouges. Point d’arrivée au belvédère avec une magnifique vue panoramique et vertigineuse. Je ne regrette vraiment pas d’avoir choisi de parcours.

22 nov – corniches du Cians (3/4)

Grand circuit, longue marche sportive et dénivelé conséquent pour cette rando aux multiples visages : neige, immense prairies, caillasses, forêts…
Les lumières d’automne sont à l’ordre du jour et j’en profite pleinement (mon appareil photo aussi). Ces lumières basses donnent de parfaites ombres naturelles, dernières retouches aux tableaux peints par la nature. Immense et majestueuse journée dans ce parcours acrobatique.

21 nov – gorges du Cians (3/4)

Pas très en forme aujourd’hui, après une nuit à attendre que la migraine de la veille s’estompe. Je visite les gorges du Cians au travers de l’ancienne route touristique. Je fais tout de même une petite rando de 3 heures dans ces mêmes gorges. La marche m’aère la tête et je me sens mieux. Au soir, je suis prêt pour la vadrouille du lendemain.

20 nov – pause technique

Je suis en ville et pas mal de choses sont à réparer, refixer ou bidouiller. Je dois également faire un passage à la laverie. Un petit nettoyage de mon hôtel véhiculé ne sera pas non plus de trop. En plus d’une migraine qui monte et qui ne me quittera pas jusqu’au lendemain, c’est une bonne occasion pour faire de cette journée, un pause technique. La ville, ça sent pas très bon, je dormirai ce soir en montagne.

19 nov- circuit du Castellet (2/4)

Seconde journée rando préparée par Murielle.
Vince : bah na rien foutu lui. Juste été malade en voiture et lacé ses chaussures pour marcher…

Départ de Saint Jeannet pour le circuit du Castellet qui n’a rien à voir avec celui auquel nous avions été en moto ;).

18 nov – massif de l’Esterel (3/4)

Un commerçant de la vallée de la Roya, à qui j’achète du jambon, me prête gentiment son téléphone pour appeler Murielle qui m’avait pris en stop dans le Verdon (nous avions finalement randonner ensemble, accompagné de son ami Pierrot). Comme elle me l’avait proposé, elle m’accueille chez elle en toute simplicité et nous ferons 2 journées de rando. J’emboiterai son pas sans me préoccuper du parcours : plaisant. C’est aussi l’occasion pour moi de bénéficier des commodités de la civilisation moderne (douche, lit, repas chaud, douche et aussi la douche). Merci Murielle.

Les roches de l’Esterel n’étant pas assez rouges à mon goût, je décide de les repeindre avec quelques centilitres de mon hémoglobine. Pour ça rien de plus simple, prendre une photo et ranger l’appareil tout en repartant dans le sens de la marche avec vigueur, entrain, et totale non-maîtrise du demi-tour pied gauche. Plusieurs fois je me suis fait la réflexion : « bordel, regarde où tu marches quand tu ranges l’appareil, il va t’arriver des bricoles ! ». Et bien les bricoles sont arrivées : glissage franche sur cailloux pas attaché à la montagne + amortissage de la chute avec nez sur autre cailloux, celui-ci attaché à la montagne mais pas moelleux du tout. Résultat : dans les vapes un bon moment, roches de la montagne effectivement plus rouges qu’avant mon arrivée, et puis surtout l’air d’un con à se planter la tronche sur une promenade dans l’Esterel à la haute altitude de 320 mètres, après avoir éviter les plaques d’avalanches, les glissades vertigineuses, l’ours polaire des Pyrénées et les cris de randonneuses outrées par mon odeur caverneuse. 

17 nov – vallée des Merveilles (4/4)

Rare rando que j’aurai prévue à l’avance, la vallée des Merveilles est un vaste cirque classé monument historique. Destination phare de nombreux touristes en saison estivale, je ne croiserai pas un chat en ce jour du 17 novembre. Paysages grandioses, nombreux lacs, sculptures rupestres et… beaucoup de neige en perspective.

Au final : marche facile, pleine journée en solitaire sous le soleil et dans la neige, paysages largement à la hauteur du nom que porte la vallée. Retour avec les yeux émerveillés !

16 nov – forêt de la Maïris – cime de la Calmette (2/4)

Une fois n’est pas coutume, je me suis perdu puis complètement perdu dans cette rando-promenade, qui devait être une marche tranquille suite aux éprouvantes 3 dernières journées.

Il semble que je me sois perdu à l’aller parce que de nombreux et importants éboulements sur le sentier auraient enterrés des balises du sentier. Disons que j’ai le bénéfice du doute sur ce parcours ? Une longue piste lancinante sur une bonne partie de ce trajet aller, en plus du balisage « enterré », m’ont résolu à choisir un retour droit à travers bois. Cette escapade s’avéra être beaucoup plus proche d’une rallonge que d’un raccourci, à force de traverser les multiples vallons étroits et escarpés pour rejoindre le point de départ.

Au final : jamais vu la cime de Peïra Cava (point culminant de la rando) puisque je suis arrivé plus haut, à la cime de la Calmette (et non Bonnette comme je dis dans la vidéo…) en passant par le col de Turini. Cette cime n’est pas franchement au même endroit que celle de Peïra Cava, bref… rando tourbée, en plein la forêt. Elle me fera découvrir d’obscures granges abandonnées, dont je ne saurai sans doute jamais le nom.

NB: la route 1 voie double-sens qui mène à Camari (départ de la rando) est exceptionnelle (voir vidéo).

15 nov – circuit de Trécolpas (3/4)

Cette rando doit encore se dérouler dans la neige. Quelques faits marquants de la veille me rappellent que des guêtres sont un luxe que je peux m’offrir. Je trouve un magasin de sport tenu par une unique et belle vendeuse, qui sera au petit soin avec moi. Elle me fera d’ailleurs changer d’avis quant à ma rando du jour, qui devait être celle du circuit de Fenestre. Elle me vend donc ses guêtres, la rando du circuit de Trécolpas, ainsi que le refuge homonyme où l’on trouve la meilleure tarte au myrtilles de la région. Elle m’assure que le refuge est ouvert en cette saison morte. Elle connait d’ailleurs le gardien.

Après 2 tentatives échouées ces derniers jours, je mérite mon lac et je ne rebrousserai pas chemin cette fois-ci. Le goût de la « tarte aux myrtilles la meilleure de la région » sera mon moteur et ma motivation. Je ferais donc le circuit à l’envers pour me goinfrer au refuge, après et seulement après avoir contempler mon lac.

Au final : lac tristement gelé et accompagné d’un vent glacial, refuge fermé et woualou la tarte aux myrtilles. Mais ce fut le plus beau lac du monde !

14 nov – lac Nègre (4/4)

Dès le parking de Salèse, point de départ du parcours, neige et glace forment ensemble le tapis de marche pour cette longue journée, la plus difficile de toutes.

Cette rando, malgré un dénivelé conséquent, devait se passer sans anicroche… c’était sans compter avec la neige ! Je glisse, je patauge et après 1 heure de marche, je m’enfonce, je m’enfonce et je m’enfonce très très beaucoup. De temps en temps, je transperce la neige pour tomber dans un trou caché. A deux reprises ma jambe droite se retrouve plantée dans l’extrémité d’un rocher bien aiguisé. Bon pas grave, le froid diminue la douleur. Ici la neige n’est pas fraiche, elle date de plusieurs jours et le vent a bien eu le temps de glacer sa surface. A chaque enjambée et sans guêtres, cette surface glacée et presque rigide coupe joyeusement le bas de mes tibias, qui se retrouveront en sang à la fin de la journée. Bah pas grave, le froid diminue la douleur. Sans guêtres toujours, la neige se faufile entre le pantalon et la chaussure pour stagner au niveau des chevilles, qui resteront brulées plusieurs jours. Bof pas grave, le froid…

Je m’étais préparé à ce que la neige me cache l’essentiel du balisage et c’est bien le cas. Mais je pensais pouvoir repérer la forme sinueuse du sentier dans cet immense agglomérat de flocons. Que nenni ! Pour avancer je dois me rabattre sur des traces faites par des raquettes. Reste que les raquettes montent les pentes enneigées quand les chaussures de rando s’y enfoncent au lieu d’avancer. Un béa-bat que j’ai bien volontiers oublié… Et puis quelles traces suivre ? Me voilà donc à déambuler, à sillonner le manteau blanc, à fatiguer mes maigres pattes. Hasard ou pas, je tombe après quelques heures sur un col panneauté d’une balise numérotée, qui m’indique le lac Nègre à 15 min. Soulagement intense, car le vent commence à souffler fort et froid. 15 min ? 15 min en moto-neige oui !!! Je n’ai jamais trouvé ce lac et ce n’est pas faute d’avoir cherché pendant plus d’une heure et demie… du mauvais côté !!?! Je suis exténué quand, au moment précis et difficile où je choisis d’abandonner, je tombe sur une rare balise visible qui me fait comprendre. J’ai rejoint la balise numérotée du col grâce à des traces de raquettes qui m’ont fait croire que j’étais dans le bon sens. Erreur ! Car à ce moment-là, je rebroussais chemin vers cette même balise. Sans le savoir, je suis passé au bas du court ressaut à gravir pour rejoindre le lac (ressaut dont parle le topo). Je lui faisais dos et m’en éloignais quand j’ai trouvé la balise. Depuis, je cherche cette pente et le lac donc, du mauvais côté… Loi de Murphy ? Non. Loi de la montagne ou plutôt : loi de « suis pas les raquettes bordel » ;). Trop fatigué et la nuit qui tombe dans 1 heure, je décide de ne pas tenter le diable blanc. Retour au bercail.

Avec la neige, le chemin du retour n’est pas beaucoup plus facile en descente. J’ai aussi la bonne idée de me perdre une nouvelle fois. La nuit tombe dans peu de temps et même avec une frontale, il me sera alors difficile de retrouver mes traces aller ou celles d’une raquette. Là, le souffle d’un vent glacial qui ne vient pas de la montagne me passe dans le dos. Heureusement les raquettes me sauvent d’une nuitée à belle étoile, car ce sont leurs traces qui me permettent de rejoindre le sentier et mes propres traces matinales. Alors rassuré (et réconcilié avec la raquette), je m’aperçois que le tuyau et l’embouchure de mon camelbak se sont gelés, rendant impossible l’aspiration d’eau. J’ouvre donc mon sac pour boire à même la poche, mais il ne reste presque plus d’eau à l’intérieur. Je n’avais pas prévu autant de marche, je n’ai donc pas pris de bouteille d’eau additionnelle. Bah pas grave, je boirai l’eau d’un cours d’eau, ce n’est pas ce qui manque ici et tant pis pour la diarrhée du lendemain. Je finis par retrouver la piste de 4×4 prise à aller, que je suis censé emprunter sur quelques centaines de mètres seulement. Malheureusement dans le noir, je ne vois pas la bifurcation vers le GR qui me ramène au parking où je suis garé. Trop avancé quand je m’aperçois de mon erreur, je décide de ne pas faire marche arrière et poursuivre la piste de 4×4. Elle mènera bien vers une destination habitée. Cette interminable piste me reconduit finalement à mon parking : le GR permettait en fait de largement raccourcir ce trajet.

10 heures de marche dans la neige ou la glace : plein les pattes & plein les yeux. Avec une nature gracieuse mais hostile, son lac introuvable, un sentier souvent perdu et une marche éprouvante, cette journée sera l’une des plus marquante de mon aventure rando-voiture.

Topo vidéo en « noir & noir » et autres ci-dessous.