Dans les jardins d’Oxford, à une époque où l’aspirateur n’a pas encore remplacé le balai, l’étudiant Newton fait une sieste sous un pommier au lieu de suivre son cours universitaire de botanique. Plongé dans son sommeil, il se reçoit une pomme mûre en pleine poire. Et voilà qu’il nous invente la «Gravité». Mais que lui est-il donc passé par la tête ? Le fruit défendu ? Dès lors, il décrète que toute masse est attirée vers le bas. N’avait-il pas songé à la gent féminine et aux conséquences sur leurs attributs mamillaires ?
Newton présente sa pomme, sa poire et tout le fruit de ses recherches au monde scientifique. Tout ce gratin trouve l’invention révolutionnaire. En effet à cette époque, comme il était commun de sécher les cours de botanique, personne ne connaissait la cinétique qui permettait à la pomme de passer de son arbre, au sol. D’ailleurs si l’étudiant Newton l’avait su, il se serait bien garder de faire une sieste sous un pommier dont les fruits ne demandaient qu’à s’écraser sur le premier fainéant venu.
La nouvelle de l’invention se répand vite, très vite, et sans que personne ne soit en mesure de prévoir les conséquences sur la nation féminine. Et pour cause…. car en ces temps reculés – mais pas tant que ça – où l’élite scientifique est constituée d’environ 102 % d’hommes (à 2% près), aucun de ces érudits n’a pensé à l’effet dévastateur de la gravité sur les nichons de ces dames. Pour espérer garder un maintien acceptable, ces organes féminins – seul organe du corps humain à ne pas être destiné pour lui-même 1 – doivent dorénavant lutter contre cette nouvelle force qui les attire vers le bas. Malheureusement, il faut se rendre à l’évidence : cette lutte est vaine. Les nichons désormais pendouillent, et ils pendouilleront de plus en plus.
Cela déclenche une véritable crise culturelle et démographique. Les hommes trouvent cette nouvelle position mamillaire peu attirante, voire repoussante. Les nichons, qui participent à la première émulsion d’hormones favorisant l’accouplement – surtout chez les hommes –, sont dénigrés. Peu à peu, hommes et femmes ne copulent plus. Le taux mondial de natalité connait alors le plus grand déclin de l’histoire et pour la première fois, la population mondiale diminue en nombre. La fin de l’espèce est annoncée par ceux-là même qui ont propagé la nouvelle de la découverte de la gravité, étoupille de ce désastre.
Au moment où les nichons cessent totalement de lutter contre la gravité, atteignant parfois le niveau critique du nombril, c’est un illustre et jeune inconnu qui sauve le monde de sa lente mais inévitable extinction. Du nom de Georges Gorge, ce menuisier use de tout son savoir, de tout son talent et de tout son amour pour la gent féminine pour créer un bâti destiné à maintenir les attributs mamelonnés au plus haut du buste. Son invention est constituée de 3 pièces. Les deux premières représentent des chaines faisant le tour à la fois du cou et des aisselles de la femme et assurent le soutien de la troisième pièce. Cette dernière, en bois de chêne (pour plus de confort), encercle la base de chacun des nichons. Quelque soit leur taille ou leur poids, la structure de l’ingénieux inventeur permet de caler ces organes dans une position décente et proche de la hauteur originelle. Georges Gorge nomme son invention : le «porte-nichons», à juste titre. Véritable bijou technologie, le monde en est changé à jamais. Hommes et femmes retrouvent le sourire et le goût de copuler – surtout les hommes.
Georges Gorge n’a malheureusement pas le temps de savourer sa notoriété nouvellement venue. Il meurt peu de temps après sa création, et dans d’étranges circonstances. La thèse du suicide est d’abord retenue. Mais alors que le menuisier et inventeur est enterré au Panthéon, la police scientifique – dont les méthodes ont très largement évoluées à l’époque – mettent en évidence que Georges Gorge ne peut s’être planté une paire de ciseaux dans le haut du dos, à moins d’avoir un bras équipé de 2 coudes et long d’au moins 1 mètres 80. Tout de même, et parce que le doute n’est pas permis dans cette affaire, la police scientifique exhume le corps du menuisier, vérifie la nature de son bras, puis infirme définitivement l’hypothèse du suicide. La thèse d’un assassinat commandité par un groupe néo-féministe est alors avancée. Mais l’investigation ne révèle pas de corrélation entre une paire de ciseaux, un groupe de femmes en colère et l’inventeur du porte-nichons constitué de bois et de chaines. L’affaire est finalement classée sans suite.
La création de Georges Gorge est améliorée, et même grandement améliorée lorsqu’on s’aperçoit que le bois et les chaines peuvent être remplacés par du simple tissu. Devenu un vêtement, le porte-nichons est alors rebaptisé «soutien-Gorge» en hommage à son précurseur. Mais au début des années 2000, quand l’origine du mot est oublié, il est démontré qu’aucun soutien-gorge ne peut soumettre une pression suffisante au nichon pour qu’il puisse atteindre la hauteur de la gorge. Même l’expert de l’ampliforme mamillaire, la firme Wonderbra – dont on dit que c’est le super pied, surtout pour les hommes – ne réussit pas l’exploit. C’est tout naturellement donc, que le juste terme de «soutif» apparaît pour nommer cette création.
Voilà comment l’invention de Newton – dont on ne cesse de vanter les mérites – a failli faire succomber l’humanité, espèce la plus intelligente du globe (surtout les hommes ?), pendant que celle de Georges Gorge – toujours méconnu – l’a remise sur pieds. Moralité : quand tu te prends une pomme mûre sur la poire, c’est pas la peine d’en faire tout un plat !
Ecrit un soir qu’il se fait chier dans sa voiture après une rando,
par Vinz un nichontologue qualifié.
(1) Le nichon est le seul organe qui n’est pas physiologiquement utile au corps auquel il appartient. Il y aurait aussi l’appendice, mais tout le monde se fout de peloter un appendice. Le nichon servira tantôt de dévidoir à lait pour bambin, balle anti-stress, coussin gonfleur, catalyseur sexuel, dénicheur de beauf, ou pour les pubs de dentifrice. Mais jamais il ne sera utile (physiquement) à celui ou celle qui le portera toute sa vie. Ceci en fait l’organe le plus atypique du corps humain, pour ne pas dire exceptionnel. Et pis en plus y’en a 2 !!!
NB: tiré du «manuel de nichontologie» par le professeur Bentoumou.